Si ça ne tenait qu'à lui, l'ancien dur à cuire Georges Laraque interdirait les bagarres aux joueurs de moins de 18 ans dans le hockey junior.

«Tant qu'il y aura des bagarres dans la LNH, on ne peut pas les enlever complètement parce qu'il faut laisser les joueurs se préparer, dit-il. Par contre, je ne laisserais pas les joueurs de 16 et 17 ans se battre. À 16 ans, ta croissance n'est pas terminée. Tu peux être victime de blessures graves en te battant contre des joueurs âgés de 20 ans, qui sont dans la ligue depuis quatre ans. J'opterais même pour la visière complète dans leur cas.»

Laraque a ainsi réagi aux nouveaux règlements dans la Ligue junior de l'Ontario, qui prévoient une suspension de deux matchs pour tout joueur qui jette les gants après sa 10e bagarre. À compter de la 16e, une amende de 1000$ est imposée à l'équipe pour chaque bagarre. Également, si un joueur est l'instigateur d'une bagarre après le seuil de 10, il écope d'une suspension supplémentaire de quatre matchs.

L'ancien redresseur de torts de la LNH est cependant à la tête d'un nouveau syndicat d'hockeyeurs juniors et il ne croit pas qu'il soit dans son mandat de directeur général de cette nouvelle association d'imposer ses idées sur les bagarres.

Il précise: «Georges Laraque croit à titre personnel qu'on doit interdire aux mineurs de se battre au hockey, mais en tant que responsable du syndicat, il croit qu'on doit passer par les joueurs avant de changer les règlements. Ils auraient dû avoir un droit de vote pour ce changement en Ontario, être consultés. Si les joueurs sont d'accord, je suis d'accord. Je crois aussi que les trois ligues juniors devraient avoir les mêmes règlements, uniformiser les choses, ce qui n'est pas le cas à l'heure actuelle.»

LHJMQ: pas de changements en vue

Le commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, a laissé entendre hier qu'il ne ressentait pas la nécessité d'appliquer une telle mesure à sa Ligue.

«Le commissaire de la Ligue junior de l'Ontario, David Branch, nous a mis au courant de son projet, mais nous estimons que la réglementation actuelle permet d'atteindre nos objectifs. On ne pense pas apporter de modification à notre réglementation. Il n'y a plus de bagarreurs attitrés chez nous, alors qu'en Ontario, il y a encore des joueurs identifiés comme tels. Le nombre de bagarres diminue dans la LHJMQ et je suis convaincu que ça va continuer.»

En analysant les statistiques, on remarque que le meneur de la LHJMQ sur le plan des combats l'an dernier, Gabriel Verpaelst, s'est battu 19 fois. Six joueurs de la Ligue ont été impliqués dans au moins 15 bagarres, et 17 se sont battus au moins 10 fois.

Il y a cinq ans, le meneur s'était battu 30 fois dans la même saison, et 13 joueurs avaient jeté les gants au moins 15 fois.

En Ontario, le meneur s'est battu 37 fois l'an dernier, soit 18 bagarres de plus que le premier au Québec. Par contre, 8 joueurs ont jeté les gants au moins 15 fois, sensiblement comme au Québec. Dans la Ligue junior de l'Ouest, 15 joueurs ont participé à au moins 15 combats.

Avec la collaboration de Gabriel Béland