J'allais vous entretenir de l'étonnant début de saison des Browns de Cleveland. Mais en voyant de plus près le calendrier des matchs du week-end, j'ai changé d'idée. C'est simple, le match de la décennie est à nos portes. Lundi soir, pour être plus précis. Packers contre Vikings, au Minnesota. Que dire de plus?

À moins d'avoir passé les derniers jours dans un camping de Flin Flon, vous savez déjà que ce match sera le premier de Brett Favre contre son ancienne équipe. Brett en mauve contre les Packers, ça risque d'être un peu troublant pour ces fans qui se coiffent d'un gros morceau de fromage à chaque dimanche. Et même si le grand Brett ne le dit pas ouvertement, il n'y a aucun doute: ce sera bel et bien personnel.

 

Cette soif de vengeance remonte bien sûr à l'hiver 2008, quand les Packers ont subtilement fait savoir à Brett que la retraite serait une très bonne idée. Brett ne l'a pas pris et au lieu d'aller se bercer dans une chaise en bois quelque part dans son Mississippi natal, il a choisi d'aller lancer des ballons chez les Jets de New York.

Après une autre «retraite», revoici donc le bon vieux Brett, cette fois dans l'uniforme des Vikings du Minnesota. Avec tout ça, vous croyez vraiment que le match de lundi soir ne sera, pour emprunter l'expression consacrée, «qu'un autre match»?

On verra dans quelques années si les Packers ont eu raison de sortir la légende de Green Bay. Son successeur, Aaron Rodgers, ne fait pas partie de l'élite, pas encore, mais à 25 ans, il a beaucoup de temps devant lui.

Ce n'est pas le cas de Favre, qui veut désespérément cette deuxième bague qui lui échappe depuis trop longtemps. Pour lui, à 39 ans, c'est maintenant ou jamais. Ça, les Vikings le savent fort bien.

La grande question, bien sûr, concerne l'état de santé du vieux Brett. Dans la NFL, un quart, ça se fait frapper à chaque dimanche, souvent par des gars deux fois plus gros. À 25 ans, on s'en remet assez vite. Mais à 39? Là, c'est un peu plus difficile.

C'est pourquoi je préfère attendre avant de partir en peur avec Brett Favre. Parce que les saisons sont longues. Et parce que nous en sommes seulement à la quatrième semaine de jeu. Au cours des deux dernières années, j'ai vu ce bon vieux Brett partir en fou, pour conclure chaque fois de manière lamentable. Je me souviens encore de son dernier match dans le froid de Green Bay face aux Giants... Ce n'était pas très joli, mettons.

En attendant, Brett fait ce qu'il est censé faire: de la magie. Et quand on connaît son bouillant caractère, on devine qu'il a déjà préparé quelques tours pour les Packers en vue du match de lundi.

Ça promet...

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Quand il est question des Bengals de Cincinnati dans cette page, c'est pour faire des blagues faciles et combien douteuses. Il faut dire que ce club-là a souvent été assez comique merci; au cours des 10 dernières saisons, les Bengals ont joué pour ,500 ou plus à seulement quatre reprises.

Mais ce passé médiocre est peut-être chose du passé. Si ce n'était de cette fin de match à la fois improbable et désastreuse contre Denver, les Bengals auraient aujourd'hui une fiche de 3-0.

Mine de rien, les tigrés ont effectué quelques solides embauches lors de la saison morte et ces joueurs contribuent tous un peu à la cause. On pense ici au demi de sûreté Roy Williams, au demi Brian Leonard, au receveur Laveranues Coles. Pas des super-vedettes, mais plutôt des types qui se présentent à chaque match, comme on dit dans le milieu. Ça fait changement de tous ces Bengals qui avaient l'habitude de prendre congé à chaque dimanche...

À Cincinnati, on a pleuré la perte du receveur TJ Houshmandzadeh, mais au bout du compte, le départ de cette grande gueule ne serait-il pas une bonne affaire? Mentionnons au passage qu'en trois matchs avec les Seahawks de Seattle, monsieur n'a récolté que 145 verges de gains et pas un seul touché.

Bref, les Bengals ont voulu changer cette culture de perdants qui les étouffe depuis trop longtemps. Jusqu'ici en tout cas, ça semble fonctionner.