Malgré les succès des Alouettes au cours des dernières années, il ne fait aucun doute qu'il existe une parité au sein des équipes de la Ligue canadienne de football. Après 15 semaines au calendrier régulier, nous avons compris qu'il n'y a aucune victoire assurée pour l'ensemble des clubs de la LCF.

Ainsi, terminer la saison régulière au premier rang devient crucial pour éviter d'avoir à disputer un match supplémentaire de demi-finale de division. Cette première place permet également de reposer ses joueurs et d'établir des stratégies plus complètes et complexes en prévision des matchs éliminatoires. Un net avantage considérant que les équipes hôtesses ont une fiche de sept victoires contre une seule défaite en finale de division au cours des quatre dernières années.

Pour les Alouettes, l'objectif demeure la première place, mais la situation actuelle fait drôlement (et malheureusement) penser à celle de l'année dernière.

En 2011, les Alouettes étaient en excellente posture pour remporter la division avec trois matchs à jouer au calendrier. Mais ils ont terminé la saison avec trois défaites. En plus de devoir se contenter du deuxième rang dans l'Est, l'équipe a perdu l'erre d'aller, cet élan qui porte une équipe vers les séries. Conséquence: une défaite aux mains des Tiger-Cats de Hamilton en demi-finale de division, en grande partie en raison de blessures qu'ils n'avaient pas eu le temps de guérir.

Cette année, les Moineaux avaient la chance de s'accaparer seuls du premier rang et de distancer leurs adversaires au classement. Mais le scénario de 2011 semble se répéter. Après une défaite humiliante à Hamilton, une défaite à domicile contre de pauvres Blue Bombers de Winnipeg, menés par un quart-arrière substitut en plus, ravive de douloureux souvenirs.

Dans le match contre les Blue Bombers, plusieurs problèmes ont été soulignés. L'équipe montréalaise a commis trop de revirements, elle a été incapable de convertir ses séquences offensives dans la zone payante en touchés et certains joueurs offensifs n'ont pas répondu au défi. Mais ce qui me préoccupe davantage, c'est que depuis quelques matchs, nous retrouvons cette défense de début de saison qui ne semblait pas trouver ses marques. Après deux parties, on peut toujours donner la chance au coureur. Après 14, c'est plus troublant!

Contre Joey Elliot et l'attaque anémique des Blue Bombers, nous étions en droit de nous attendre à une domination défensive des Alouettes. Tel n'a pas été le cas. Aucune pression pour déranger le travail d'Elliot, des couvertures poreuses, des défaites constantes en situation de un contre un et une énergie à plat.

Lors de quelques rencontres cette année, nous avons été témoins des performances étincelantes que cette unité pouvait offrir. Dans une bonne journée, elle peut être excellente et même dominante. Mais lorsque le plan de match est conservateur et que les joueurs n'ont pas l'intensité requise, ça peut rapidement devenir catastrophique.

Il reste quatre matchs au calendrier régulier. La situation commence à être pressante pour ravir le premier rang et bâtir ce fameux momentum en vue des séries. Les Alouettes ont ce qu'il faut pour le faire mais devront jouer avec un sentiment d'urgence pour y arriver.

Pour gagner un championnat, deux éléments sont essentiels: un bon quart-arrière et une défense solide. Les Alouettes possèdent ces deux atouts mais très peu de constance. Au cours des quatre derniers matchs, l'équipe de Montréal saura-t-elle se montrer sous son meilleur jour et se diriger vers une troisième Coupe Grey en quatre ans?