Lundi, les Alouettes ont perdu aux mains des Tiger-Cats de Hamilton par la marque de 44-21. Au sifflet final, les joueurs et les entraîneurs montréalais ont réalisé qu'ils venaient non seulement de perdre, mais qu'ils venaient de se faire donner une sérieuse leçon de football.

Les défaites sont toujours difficiles dans le sport, mais les «dégelées» sont encore plus difficiles à accepter. Comment l'équipe gère-t-elle une telle situation? Comment les joueurs et les entraîneurs réagissent-ils et se préparent-ils pour le match suivant?

D'abord, le voyage de retour est long et pénible. Tout le monde cherche des raisons pour expliquer la défaite et surtout, la piètre performance. Les entraîneurs discutent avec leurs vétérans pour évaluer le moral de l'équipe et les problèmes dans l'élaboration du plan de match. Les coordonnateurs, eux, remettent en question chaque décision prise au cours de la rencontre et commencent immédiatement à analyser les bandes vidéo pour apporter les correctifs nécessaires.

Et comme si le voyage n'était pas assez difficile, c'est dans un train rempli de partisans déçus que les Alouettes sont revenus au bercail. En effet, la troupe de Marc Trestman rentrait à Montréal dans le «train des partisans». Au cours de ce voyage annuel, des centaines de partisans montent à bord pour assister à une partie à l'extérieur. Au retour, les joueurs défilent pour se faire prendre en photo et discuter avec les amateurs.

Les heures menant aux premières réunions d'équipe sont aussi stressantes. Les entraîneurs ont travaillé d'arrache-pied pour comprendre les erreurs et mettre en place un plan de match adéquat pour la prochaine rencontre.

Les joueurs, eux, s'inquiètent de revoir leur performance et des conséquences possibles. Peut-être seront-ils laissés de côté ou même libérés. Après une mauvaise partie, l'inquiétude face à cette réunion est probablement une des pires sensations pour un joueur de football.

Puis, arrive le moment fatidique, le retour au boulot. Le tout commence généralement par un discours de l'entraîneur-chef, qui a sélectionné quelques clips pour démontrer le manque d'attention et d'intensité de sa troupe. Il explique les raisons de la défaite. Croyez-moi, vous ne voulez pas apparaître dans un de ces clips. Il y a fort à parier qu'il montrera alors du doigt quelques joueurs qui ont commis un geste qu'il qualifiera de «stupide» ou «irréfléchi» (par exemple une pénalité) et cela, dans le but d'envoyer un message clair à l'ensemble de sa troupe.

Suivra ensuite un discours du coordonateur des unités spéciales sur le même sujet. Une série de mauvais jeux sera présentée sur un tableau géant où certains joueurs seront montrés avec un laser peu discret pour souligner leurs moindres erreurs. Pas facile!

Les coordonnateurs offensif et défensif prendront le temps de s'adresser à leur unité pour expliquer leur déception et les problèmes au sein de leur groupe. Encore une fois, une présentation des mauvais jeux et une adresse moralisatrice sur le manque d'engagement ou d'intensité.

Finalement, les entraîneurs de positions prendront la parole afin d'être bien certains que le message a passé: il ne faut absolument pas que ce genre de performance se répète!

La journée est longue et douloureuse. Les messages sont clairs, directs et sans équivoque. Les correctifs sont nombreux et les discours semblent interminables. Mais le tout est nécessaire.

Les entraînements de cette semaine seront également pénibles. Aucun répit ne sera permis et aucun raccourci, toléré. Les joueurs vont courir et répéter plus de jeux que d'habitude.

La semaine prochaine, les Alouettes affronteront de nouveau les Tiger-Cats. Les joueurs et les entraîneurs ne parleront pas de revanche, ils diront qu'ils veulent bien jouer pour eux-mêmes et ils ont raison de le faire. Mais après une semaine aussi difficile, je suis convaincu qu'ils voudront se défaire du goût amer qu'ils ont dans la bouche et infliger aux Tiger-Cats le même genre de traitement qu'ils ont reçu à Hamilton.