Comme le prévoyait Anthony Calvillo, c'est sa fiche de 1-5 au match de la Coupe Grey qui a retenu toute l'attention jusqu'à présent cette semaine à Calgary.

Il est évident que le quart-arrière des Alouettes préférerait parler d'autre chose que de ses échecs en finale, mais il ne s'est pas défilé pour autant.

«C'est un élément important, il n'y a aucun doute. Lorsqu'on analysera ma carrière, ma fiche à la Coupe Grey fera partie des choses qui seront considérées. Mais heureusement, j'ai une autre chance de l'améliorer, et c'est tout ce que je peux demander», a répondu Calvillo lorsqu'on lui a demandé si une trop grande importance était accordée à cet aspect de sa carrière.

Calvillo et les Alouettes auront l'occasion d'embellir leur feuille de route en finale - et pourraient en obtenir d'autres au cours des prochaines années. Calvillo a répété, hier, qu'il se sentait suffisamment bien pour envisager de jouer durant une ou quelques autres saisons. Et pardonnez le cliché, mais le passeur est comme le bon vin, s'améliorant au rythme des ans.

D'ailleurs, Calvillo pense avoir disputé l'une de ses meilleures campagnes en 2009. «Je n'ai pas senti que j'avais connu une mauvaise rencontre cette saison ; alors que par le passé, j'étais toujours insatisfait d'au moins un ou deux matchs. J'attribuais ça au fait que c'était une longue saison et que c'était la loi de la moyenne qui me rattrapait. Or, mon objectif était de ne connaître aucun mauvais match cette saison ; je pense avoir réussi.»

Le vétéran a pris les moyens qui s'imposaient afin de réussir ce tour de force, notamment en changeant son régime alimentaire. Et on a eu un bon exemple de sa discipline, hier, alors que son assiette était essentiellement composée de salade lors du dîner officiel de l'équipe. «Normalement, lorsqu'on dispute un match à l'étranger, j'apporte toujours ma propre nourriture. Mais en raison de toutes les différentes activités auxquelles on doit participer, c'était plus difficile de le faire cette semaine. Les menus qui nous sont proposés contiennent tous des aliments que je ne veux pas manger ; avoir su que ce serait le cas, j'aurais apporté mes propres choses», a-t-il fait savoir.

Calvillo attribue une bonne partie de l'excellente saison qu'il vit à son niveau d'énergie, nettement supérieur à ceux des dernières saisons, selon lui.

«On est normalement très fatigués à ce stade de la saison ; mais je me sens fort, physiquement et mentalement, et ça rapporte. Je ne me sens plus fatigué pendant les matchs, mes idées sont beaucoup plus claires, et ça m'aide à éviter les erreurs. Mon objectif était de me sentir aussi bien à ce stade de la saison que lors du camp d'entraînement ; c'est bel et bien le cas.»

Plus enthousiaste

Allez savoir si c'est parce qu'il ne mange que des pâtes alimentaires de riz - elles ne contiennent pas de gluten... Calvillo semble également plus enthousiaste sur le terrain que lors des années antérieures.

«Je n'accordais pas beaucoup d'importance à ça par le passé, mais je me suis rendu compte que d'autres joueurs de l'équipe devenaient plus enthousiastes lorsqu'ils me voyaient l'être. Cela dit, ce n'est pas prémédité, ça vient naturellement. Encore là, c'est peut-être en raison de toute l'énergie que j'ai...»

Et tant qu'il se sentira aussi bien, Calvillo entend demeurer le quart partant des Oiseaux. «Chaque année, je veux être au sommet de ma forme afin d'être meilleur que les jeunes quarts de notre équipe. J'aime encore follement ce sport, je m'amuse encore comme un gamin, même si j'ai 37 ans. Et qui sait, si j'avais remporté plus souvent la Coupe Grey, peut-être ne serais-je plus aussi passionné.»

Ce sont peut-être les entraîneurs des Roughriders qui ont rendu le plus bel hommage à Calvillo cette semaine, à commencer par le pilote Ken Miller.

«Lorsque je suis arrivé dans la LCF, en 2002, Calvillo était pour moi l'exemple parfait du quart-arrière idéal. Et il a continué à s'améliorer et à gagner en maturité depuis. Il avait l'air d'approcher la fin de sa carrière quand Marc Trestman est arrivé à Montréal ; mais ce dernier a instauré un nouveau type d'attaque - une approche imitée ailleurs dans la ligue -, et Anthony a eu une renaissance», a analysé Miller, hier.

L'entraîneur des quarts des Riders, Jamie Barresi, partage entièrement ce point de vue.

«Il est le maître dans cette ligue, l'homme à imiter», tranche l'entraîneur, qui n'hésite jamais à utiliser Calvillo en exemple lorsqu'il enseigne à des jeunes passeurs.

«Je fais des cliniques de football partout au Canada, et je présente toujours une vidéo de Calvillo.

«Je passe beaucoup de temps au cours de la saison morte à étudier Calvillo. Ça vaut la peine lorsqu'on s'intéresse aux quarts dans le football canadien, car il est le maître.»