Comme l'an passé, c'est à titre d'équipe ayant survolé la section Est que les Alouettes de Montréal se présenteront sur le terrain du Stade olympique, dimanche, pour disputer aux Lions de la Colombie-Britannique le droit de participer au match de la Coupe Grey.

Sauf que cette année, le climat dans le vestiaire n'est pas le même à l'amorce des éliminatoires. Cette fois, la confiance règne chez tous les joueurs des Oiseaux.

«J'ai l'impression que certains joueurs, l'an dernier, n'étaient pas convaincus que nous pouvions aller jusqu'au bout. Mais tout le monde en est persuadé cette année», a indiqué le demi offensif Avon Cobourne.

En 2008, les Alouettes avaient dominé la section Est en vertu d'une fiche de 11-7. Ils avaient eu la vie sauve dans la finale de section contre les Eskimos d'Edmonton grâce aux unités spéciales, puis les Stampeders de Calgary leur avaient fait la vie dure dans le match de la Coupe Grey.

«Certains n'adhéraient pas complètement à l'approche qui avait été adoptée, ce qui est souvent le cas dans une équipe, a souligné Cobourne, vendredi, après l'entraînement des siens. Mais cette année, tout le monde a embarqué et sait ce que cette équipe est capable de faire.»

Bien que possédant plusieurs atouts de taille, l'équipe bâtie en 2008 par Marc Trestman, qui en était alors à sa première année à la barre de l'équipe, avait aussi des défauts. Plusieurs de ces tares ont été corrigées cette année, permettant aux Oiseaux d'afficher un dossier encore plus étincelant de 15-3.

«Nous avons une assise plus solide cette saison parce que les gars ont vécu une année dans le même environnement. Les joueurs ont pu bâtir sur les acquis de l'an dernier, a noté Trestman. Et ce bagage d'expérience s'élève maintenant à 18 mois. C'est une équipe qui a tissé des liens très serrés, c'est un groupe qui n'a pas une once d'égoïsme.»

La défensive monte en grade

Si la confiance règne autant cette année, c'est en bonne partie parce que la défensive a monté en grade dans la hiérarchie des unités au sein du club. Alors que l'an dernier, les succès de l'équipe dépendaient avant tout des prestations de l'attaque, cette année c'est la défensive qui s'est avérée la «colonne vertébrale» de la formation, pour reprendre une expression du maraudeur Matthieu Proulx.

«Il règne au sein de l'unité un niveau de confiance irréprochable, a souligné Proulx. C'est une confiance qui a fait que, durant les matchs cette saison, même s'il arrivait que l'autre équipe réussisse des jeux, ce n'était pas la fin du monde. Personne ne sautait au visage d'un coéquipier et on revenait au banc en se disant que ça se passerait différemment lors de la séquence suivante.»

Selon l'ailier défensif Keron Williams, la défaite de l'an dernier dans le match de la Coupe Grey a secoué les membres de l'unité défensive et les a amenés à réviser leurs priorités.

«Ça a rendu la saison morte très difficile à vivre», a dit Williams, l'un des trois joueurs en défensive des Alouettes à avoir été choisi au sein de l'équipe d'étoiles de la LCF, avec Anwar Stewart et Chip Cox.

«Nous avons beaucoup discuté et nous avons résolu que, au-delà des objectifs personnels, il fallait viser des objectifs d'équipe. Parce que tout le monde ne peut pas être choisi dans une équipe d'étoiles, pas tout le monde ne peut être sur le terrain au même moment.

«Si tout le monde travaille ensemble, travaille fort et en retire une certaine fierté, ça devient plus motivant d'abattre le boulot qui nous est demandé.»

Selon Williams, les joueurs ont fait preuve de leur engagement dès le premier jour du camp d'entraînement, l'été dernier.

«À ma première année ici (en 2008), il y a quelques joueurs qui ont échoué le test de conditionnement physique. Mais cette année tout le monde l'a réussi, a-t-il souligné. C'était là la première indication que tout le monde était dévoué à la cause.»

L'ajout de Brown et Parker

Selon Proulx, l'ajout du secondeur Billy Parker et du demi défensif Jerald Brown a par ailleurs permis à la défensive de se doter d'une plus grande profondeur. Ceux-ci ont permis aux Alouettes d'adopter une couverture homme à homme en temps opportun sans crainte de laisser des brèches sur le terrain.

«Aucun doute, cela a changé le portrait de notre défensive, a dit Proulx. Quand ça va mal, on a juste à appeler un jeu «homme à homme» et ces deux-là peuvent couvrir n'importe qui, n'importe quand, n'importe où.

«On a aussi une ligne défensive qui est très dominante cette année, a ajouté le maraudeur. Et on joue de manière plus combative que l'année passée.»

«Notre défensive a été bonne l'an passé mais elle a été excellente cette année, a résumé Cobourne. Elle fait ce que les défensives d'équipes championnes font, c'est-à-dire leur permettre de remporter des matchs quand c'est le temps.»