Mike Pringle estime qu'il aurait pu jouer quelque temps encore, mais il reconnaît que le moment était venu pour lui de fermer les livres. Et pas question dans son cas de changer d'idée comme Brett Favre ou de faire un retour à temps partiel comme Curt Schilling.

«Quand j'ai appris que j'étais élu au Temple de la renommée, la première chose qui m'est passée par la tête c'est: «maintenant je n'ai plus le choix, je devrai vraiment rester à la retraite!'», a lancé à la blague l'ancien porteur de ballon étoile des Alouettes, lundi, avant d'être honoré par la formation montréalaise à l'occasion du match contre les Tiger-Cats de Hamilton.«Oui, j'aurais probablement pu continuer à jouer à un haut niveau, a souligné Pringle, plus sérieusement. Certainement pour une autre année, peut-être deux. Mais c'était le temps de quitter, parce que j'avais accompli tout ce que je voulais accomplir, atteint les objectifs que je voulais atteindre.

«On m'a toujours appris que lorsque tu as atteint tes objectifs, ce n'est plus nécessaire de t'acharner pour rien. Vaut mieux passer à autre chose.»

Pringle a indiqué qu'il a bien aimé diriger les porteurs de ballon dans les rangs universitaires, comme il l'a fait à Old Miss dans les mois qui ont suivi sa retraite. Il aimerait bien renouer avec ce rôle un jour, quand il en aura le temps.

«Le coaching, ça signifie des journées de 12 à 13 heures, mais je dois pour l'instant tenter de faire décoller mon entreprise (spécialisée en transmissions de véhicules à Atlanta) et m'occuper de mes jeunes enfants», a indiqué Pringle, qui affirme tout de même que la camaraderie avec ses coéquipiers lui manque.

«Quand je repense à mes jours avec les Alouettes, je pense à des moments passés avec les gars. Plus jeune, je croyais qu'une fois à la retraite, je passerais mon temps à raconter mes exploits, comme mes matchs de 100 verges, ma saison de 2000 verges, mais ce ne sont pas ces moments-là qui me reviennent à l'esprit. Ce sont plutôt ceux qu'on ne raconte pas dans les médias, comme le soir où avec Lester Smith, A.C. (Anthony Calvillo) et d'autres gars, nous avions passé la soirée dans un club et appris à danser la salsa.»

Même s'il continue de communiquer avec plusieurs de ses anciens coéquipiers, l'ex-porteur de ballon dit ne pas avoir discuté avec la direction des Alouettes à propos d'un rôle quelconque avec le club.

«Ils me paient un vol à Montréal de temps en temps, et c'est bien comme ça, je suis juste content qu'ils se souviennent de moi.»

Les partisans des Alouettes, eux, n'avaient pas oublié les exploits de Pringle, lundi. Honoré par l'organisation montréalaise pour son intronisation au Panthéon du football canadien, le 20 septembre dernier, les spectateurs se sont levés pour l'acclamer dès que l'annonceur-maison Jacques Moreau a commencé à énumérer les exploits de Pringle au micro.

Ce qui n'est pas étonnant, même si Pringle a pris sa retraite voilà plus de trois ans, soit le 21 juin 2005, après avoir signé un contrat d'un jour avec les Alouettes. Après tout, il a été le premier joueur à dépasser le cap des 2000 verges en une saison - il a réussi l'exploit avec les Alouettes en 1998 - et il occupe désormais le premier rang dans les annales de la LCF avec des gains au sol en carrière de 16 424 verges.

A savoir si cela fait de lui le meilleur porteur de ballon de tous les temps dans la Ligue canadienne, Pringle ne s'est pas prononcé.

«Ce n'est pas à moi de juger, ce sont à ceux qui tiennent les stylos et les micros de le faire. Et il s'agit effectivement d'une question de jugement, a-t-il dit. Mes chiffres sont mes chiffres....

«Chose certaine, le meilleur porteur de ballon de l'histoire a porté le numéro 34», a lancé Pringle avec le sourire, en faisant allusion au numéro qu'il a porté avec les Eskimos, et qui a également été porté par George Reed.