Alors que les discussions entre la NFL et le syndicat des joueurs concernant le comportement pendant l'hymne national se poursuivent, les joueurs qui continuent de poser des gestes ont tenu à rappeler qu'ils protestent contre les injustices sociales, les inégalités raciales et l'oppression systématique.

Ils ne manifestent pas contre les États-Unis, l'armée, le drapeau américain ou l'hymne national en tant que tel.

Le président américain Donald Trump a réitéré via son compte Twitter vendredi qu'il souhaitait voir les joueurs «trouver une autre façon de manifester» et il a ajouté que «la majorité d'entre eux seraient incapables de définir» contre quoi ils manifestent.

Cependant, les joueurs ont expliqué à maintes reprises leur position.

«Je crois qu'une partie du problème est que si vous continuez à parler du sujet comme étant controversé ou négatif, les gens finissent par le traiter de cette manière», a souligné le demi de sûreté des Eagles de Philadelphie Malcolm Jenkins, qui a continué à manifester avant la rencontre préparatoire des siens, jeudi.

Jenkins a arrêté de manifester la saison dernière quand la NFL s'est engagée à investir 90 millions $ US au cours des sept prochaines années dans différentes causes contre les injustices sociales via un programme impliquant les joueurs.

La ligue et l'Association des joueurs (AJNFL) n'ont toujours pas annoncé de règles concernant les manifestations pendant l'hymne national, même si la NFL avait d'abord ordonné à tous les joueurs de rester debout pendant l'hymne national ou de demeurer dans le vestiaire.

Le porte-parole de la NFL, Brian McCarthy, a refusé de commenter le dossier vendredi, faisant plutôt référence à un communiqué publié jeudi dans lequel il mentionnait que des «discussions» constructives avaient toujours lieu entre la ligue et le syndicat.

À Miami, les receveurs des Dolphins Kenny Stills et Albert Wilson ont posé un genou au sol jeudi pendant l'hymne national. L'ailier défensif Robert Quinn est resté debout, mais a levé le poing droit dans les airs.

«Si vous continuez de mal interpréter ce que nous faisons, contactez-moi, allez sur mon site internet, lisez mon fil Twitter, mes pages sur les réseaux sociaux, a déclaré Stills. Je crois que vous aurez une meilleure idée de ce que nous faisons et peut-être que vous allez comprendre notre point de vue et nous appuyer.»

Stills a affirmé que «ça va en prendre beaucoup» pour qu'il arrête de manifester.

«Un bon premier geste pour nous de la part de la ligue serait de reconnaître ce qu'elle a fait avec Colin Kaepernick et Eric Reid, a affirmé Stills. Une ligue ne peut pas dire qu'elle appuie ses joueurs et les gestes qu'ils posent, puis tourner le dos aux joueurs qui ont commencé ce mouvement.»

Kaepernick, l'ancien quart des 49ers de San Francisco, a été le premier à manifester pendant l'hymne national en 2016 et son coéquipier Reid l'a rapidement appuyé. Les deux sont sans emploi - Kaepernick n'a pas joué non plus la saison dernière - et ils ont déposé un grief contre la NFL, accusant les propriétaires de collusion.

Jeudi soir, Kaepernick a publié des gazouillis en appui à Stills et Wilson.

Pour sa part, Trump a écrit vendredi dans un gazouillis que les joueurs «font une fortune en faisant ce qu'ils aiment» et ceux qui refusent de rester debout «fièrement» pendant l'hymne national devraient être suspendus sans salaire.

Quinn avait un message clair pour ses critiques.

«Nous ne sommes pas contre quelque chose, nous voulons plutôt souligner des choses, a-t-il dit. Ce pays prêche la liberté et l'unité. C'est ce que nous voulons. Si vous croyez en quelque chose, vous devez le dire sans craindre les conséquences. Je veux le paradis sur Terre. Je crois que nous vivons dans une culture trop négative. Nous voulons plutôt lancer un message de paix, d'amour et de bonheur.

«Quand j'entends que nous manifestons contre le drapeau, c'est faux. Nous ne voulons pas manquer de respect envers les hommes et les femmes de l'armée. Ils font le salut en mettant la main sur leur coeur et moi, je lève le poing. Qu'est-ce qui est si différent? Leur salut est aussi important pour eux que le poing en l'air l'est pour moi.»