À quelques heures du repêchage de la LCF, à quelques jours du Défi Est-Ouest à Québec, les amateurs de football universitaire commencent sérieusement à penser à la prochaine saison.

Certaines équipes avaient profité des relâches scolaires, plus tôt à l'hiver, pour organiser des camps de préparation; les Carabins de l'Université de Montréal ont préféré attendre la fin de la session et se retrouvent cette semaine sur leur terrain extérieur du CEPSUM.

«Ça sent le football, a d'ailleurs blagué l'entraîneur-chef Danny Maciocia, lundi, alors qu'il préparait l'entraînement de la soirée. Tout le monde avait hâte d'aller sur le terrain et c'est une occasion pour nous d'offrir des répétitions à nos joueurs afin qu'ils commencent à s'habituer à nos jeux.»

Celui qui en sera déjà à sa huitième saison avec l'équipe explique: «Le sport universitaire, c'est toujours un grand recommencement. Avec les départs, les arrivées, chaque équipe est différente et celle de cette année devra encore trouver sa propre identité. Nous n'avons toutefois pas beaucoup de temps pour le faire et cette période de l'année est très importante.»

«Je suis très content du groupe de joueurs que nous avons avec nous. Plusieurs vétérans sont prêts à assumer un rôle plus important et nous avons encore eu un très bon recrutement.»

C'est probablement en attaque que les changements seront les plus significatifs, avec notamment le départ du quart Samuel Caron. Dimitri Morand, qui était le deuxième quart la saison dernière, est prêt à prendre la relève, mais Gabriel Archambault est aussi sur les rangs.

Le receveur de passe Louis-Mathieu Normandin, qui a été sélectionné dans le top 8 scolaire canadien la saison dernière, entend bien jouer un rôle de meneur cette saison avec les jeunes quarts et ses partenaires en attaque.

«Dimitri n'a pas le même style que Samuel et notre attaque sera nécessairement différente, a-t-il expliqué. Nous avons toutefois plusieurs vétérans, dont au moins trois receveurs - peut-être même quatre, si Régis [Cibasu] décide de revenir pour une cinquième année, avant d'aller chez les pros. J'aimerais que nous soyons plus explosifs que l'an dernier.»

Normandin lui-même entreprend sa quatrième année à l'UdeM, une saison décisive en vue d'une éventuelle carrière professionnelle. Celui qui a déjà terminé son baccalauréat à HEC Montréal n'exclut pas de tenter sa chance dans la Ligue canadienne. «J'allais voir les matchs des Alouettes avec mon père quand j'étais jeune et c'est quelque chose qui m'intéresserait, si une équipe me fait signe.»

Une recrue attendue

En défense, la principale perte des Carabins a été le départ du coordonnateur Paul Eddy St-Vilien. Maciocia lui-même a toutefois toujours eu un gros mot à dire sur les stratégies défensives et c'est lui qui continuera d'encadrer ses adjoints dans ce secteur.

Sur le terrain, le joueur de ligne étoile Jonathan Boissonneault-Glaou a pris sa retraite, alors qu'il aurait pourtant sûrement été repêché, demain, par une équipe de la LCF. Le diplômé de HEC Montréal a préféré aller s'occuper de l'entreprise de contrôle informatique qu'il a fondée pendant ses études avec un autre ancien joueur des Carabins, Samuel Nadeau-Piuze.

Plusieurs joueurs sont prêts à prendre la relève de Boissonneault-Glaou à court terme, mais il ne faudra sûrement pas attendre très longtemps avant de voir la recrue Michael Brodrique occuper son poste de joueur hybride près de la ligne de mêlée. L'ancien des Cougars de Champlain-Lennoxville, comme Boissonneault-Glaou, s'était engagé avec les Stingers de Concordia, où évolue déjà son frère aîné Samuel, mais il a annoncé son transfert en janvier.

«Ce sont des raisons académiques qui m'ont amené à changer d'idée, a expliqué Brodrique. J'avais la possibilité d'aller dans le programme qui m'intéresse aux HEC, alors que ce n'était pas possible à Concordia. J'aurais bien sûr aimé jouer avec mon frère, mais ça ne changera pas notre relation. Après nos matchs, on va continuer de manger à la même table à la maison!»

L'imposant joueur de 6 pi 3 po et 235 lb est le type d'athlète que Maciocia aime utiliser pour varier ses schémas défensifs. «C'est tout un joueur de football, a averti l'entraîneur-chef. J'étais en voyage quand il a pris sa décision et ce fut une très belle surprise quand on me l'a apprise.»



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Photo Olivier PontBriand, La Presse

Louis-Mathieu Normandin

Le Défi Est-Ouest à Québec

On a annoncé hier les formations qui disputeront le Défi Est-Ouest, le 12 mai, au Stade Telus de l'Université Laval à Québec. Ce match constitue chaque printemps une vitrine pour les meilleurs joueurs universitaires de quatrième année, ceux qui seront en principe admissibles aux repêchages professionnels dans un an. Sans surprise, c'est le Rouge et Or qui sera le mieux représenté avec pas moins de sept joueurs. Le Vert & Or de Sherbrooke aura cinq représentants, les Carabins de l'UdeM et les Stingers de Concordia deux chacun, alors qu'un joueur des Redmen de McGill a été sélectionné. C'est l'entraîneur-chef des Gaiters de Bishop's, Cherif Nicholas, qui dirigera l'équipe de l'Est, secondé notamment par Gabriel Cousineau, des Carabins (attaque), et Paul Eddy St-Vilien, de Carleton (défense).