Le Rouge et Or de l'Université Laval et les Carabins de l'Université de Montréal trônent au sommet des classements provinciaux et nationaux depuis plusieurs saisons déjà et les deux équipes sont encore numéros un et deux cette saison.

C'est donc déjà un choc au sommet qu'elles nous réservent demain au CEPSUM et, s'il faut se fier à l'histoire récente des matchs entre les deux équipes, on aura encore droit à un duel exaltant.

Le Rouge et Or, qui a remporté vendredi dernier la 200e victoire de son histoire, a l'avantage 25-10 contre les Carabins, mais les deux équipes ont chacune remporté cinq des dix derniers matchs les ayant opposées - deux chacune en Coupe Dunsmore -, et pas moins de huit de ces matchs se sont terminés avec un écart de quatre points ou moins!

Champion en titre de la Coupe Vanier, le Rouge et Or part cette saison à la conquête d'un 10e titre national. «C'est ce qu'on fait chaque année, insiste le quart-arrière étoile Hugo Richard. On repart à zéro avec l'objectif de faire aussi bien que toutes les grandes formations du Rouge et Or qui nous ont précédés.  Pas question pour nous de défendre notre championnat. Quand on est sur la défensive, on finit par jouer sur les talons et ça, ce n'est pas notre style!»

Les Carabins, eux, préfèrent éviter le mot «revanche», même s'ils n'ont pas oublié la défaite crève-coeur subie en novembre dernier, sur leur terrain, en finale de la Coupe Dunsmore. Le Rouge et Or avait marqué un touché en toute fin de match, quand Richard lui-même avait capté la passe de touché décisive après un jeu «truqué».

«C'est une nouvelle saison, avec deux équipes différentes, a souligné le quart-arrière Samuel Caron, qui en sera à sa dernière campagne avec les Carabins. On sait quand même à quoi s'attendre contre Laval et ce sera un bon test de notre niveau en début de saison.»

Comme Richard, Caron a fort bien amorcé la saison et les deux quarts se disputeront probablement le titre de joueur par excellence au Québec à la fin de l'année.



Encore «en rodage»

Choc au sommet, donc, même si selon les deux entraîneurs-chefs, Glen Constantin et Danny Maciocia, les deux formations sont encore loin de leur meilleur niveau.

Le Rouge et Or a remporté ses deux premiers matchs aisément, à Sherbrooke et à McGill, mais l'attaque a chaque fois été lente à se mettre en marche. «Je pense que ça va donner aux joueurs une bonne dose d'humilité», a d'ailleurs souligné Constantin, avant de rappeler: «Au football universitaire, on n'a que huit jours d'entraînement et un match hors-concours pour préparer la saison; dans la NFL, ils ont cinq semaines et quatre matchs! C'est normal d'être encore en rodage à ce stade de la saison.»

Les Carabins ont bénéficié d'un week-end de pause après leur premier match de la saison, à Concordia, gagnant ainsi une semaine supplémentaire de préparation avant le match contre Laval. «C'est sûr que ça peut être un avantage, a estimé Constantin. Nous, on en sera déjà à notre quatrième match en quatre semaines, avec chaque fois peu de préparation, alors qu'ils seront plus frais et bien préparés.»

Photo Erick Labbe, Le Soleil

Glen Constantin, entraîneur-chef du Rouge et Or de l'Université Laval

De son côté, Maciocia ne voit qu'un avantage réel à ces deux semaines sans match: «On a eu plus de temps pour soigner les blessures et ça va nous permettre de récupérer certains joueurs pour ce match contre Laval, a expliqué l'entraîneur-chef des Carabins. Par contre, il n'y a rien pour remplacer l'intensité d'un match. On peut s'entraîner autant qu'on veut, ce n'est pas comme un match.»

Maciocia espère néanmoins que la préparation supplémentaire de ses joueurs les aidera à bien faire leur boulot demain. «On dit souvent qu'il faut réussir des jeux au football, mais ce n'est pas le plus important. Ce qu'il faut, c'est que les 12 joueurs sur le terrain effectuent leur travail. Si c'est le cas, il va y en avoir, des jeux!»

Glen Constantin déplorait le manque d'intensité de ses joueurs vendredi dernier à McGill: «On ne pourra sûrement pas se permettre la même erreur contre les meilleures équipes...»

Ce serait étonnant que les joueurs du Rouge et Or (et ceux des Carabins) manquent d'intensité, demain au CEPSUM, devant des gradins remplis de spectateurs enthousiastes.

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Danny Maciocia, entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal