Avant le début de la saison, à peu près tous les observateurs prévoyaient que la qualité de la Conférence nationale serait exceptionnelle et qu'entre 10 et 12 équipes lutteraient d'une façon ou d'une autre pour une place en séries. À l'inverse, ça ne devait pas être très relevé du côté de la Conférence américaine cette saison. Finalement, c'est tout le contraire.

Neuf des 16 équipes de la NFC ont actuellement une fiche perdante. Ce n'est pas si étonnant lorsque l'on considère que toutes les équipes qui déçoivent cette saison, de la première à la dernière, font partie de cette conférence.

Et ça commence avec la division Sud, dont aucune équipe ne joue pour ,500. Les Saints de La Nouvelle-Orléans sont médiocres au lieu d'être les aspirants au Super Bowl qu'on attendait; les Panthers de la Caroline ont régressé encore plus que prévu; la désastreuse saison de 2013 des Falcons d'Atlanta n'était pas une erreur de parcours; et les Buccaneers de Tampa Bay trouvent le moyen de s'enliser encore un peu plus.

Les déceptions ne se limitent toutefois pas à cette division. Bien que les Cardinals de l'Arizona connaissent une excellente saison, l'Ouest de la Nationale n'est pas aussi fort qu'on le croyait. Inconstants, les Seahawks de Seattle et les 49ers de San Francisco ne sont plus tout à fait les grosses pointures des dernières années.

Ces deux équipes ont bien sûr les effectifs et l'expérience nécessaires pour terminer la campagne en force et être dangereuses en janvier. Mais en contrepartie, la blessure à un genou qu'a subie Carson Palmer dimanche dernier pourrait bousiller la belle saison des Cards.

Un combat royal

On pourrait comparer la bataille qui se dessine dans l'AFC à un bon vieux combat royal. Pas moins de 11 équipes jouent minimalement pour une moyenne de ,500 après les 10 premières semaines de la saison et elles peuvent toutes encore nourrir l'espoir de participer aux séries.

C'est dans la division Nord que la compétition est la plus vive, alors que les quatre équipes ont gagné au moins deux matchs de plus qu'elles en ont perdu. Les Ravens de Baltimore et les Steelers de Pittsburgh ont des fiches de 6-4 et se comportent à peu près comme prévu, mais les Bengals de Cincinnati n'ont gagné que deux de leurs six derniers matchs et leur jeu commence à rappeler leurs années de misère...

Que les Ravens, les Steelers et les Bengals se retrouvent tous à deux matchs au-dessus de la barre des ,500 n'est pas si étonnant. Le fait que les Browns de Cleveland aient une fiche de 6-3 et occupent le haut du classement de cette division l'est toutefois beaucoup.

On a constaté tôt dans la saison que les Browns ne représenteraient plus une occasion facile pour leurs adversaires de mettre une victoire en banque. Cela dit, personne n'aurait osé prédire qu'ils devanceraient leurs trois rivaux de division à la mi-novembre.

Les Browns peuvent-ils tenir le coup pour gagner leur premier titre de division depuis 1989? Avec les retours au jeu de Josh Gordon, Jordan Cameron et Andrew Hawkins, tous les espoirs sont permis. Et on a vu pire pour ce qui est de leur calendrier jusqu'à la fin de la saison.

Si l'on tient pour acquis que les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, les Broncos de Denver et les Colts d'Indianapolis remporteront leur division respective, il restera trois laissez-passer donnant accès aux séries dans l'Américaine. En plus des quatre équipes de la division Nord, les Chiefs de Kansas City, les Dolphins de Miami, les Chargers de San Diego et même les Bills de Buffalo se battront pour ces trois places. Ça promet donc pour la suite des choses.

La fin pour Trestman?

Pour certaines autres équipes, l'espoir d'accéder aux éliminatoires est déjà éteint. C'est le cas des Bears de Chicago. Comme le dirait si bien l'ancien entraîneur Jim Mora: «Les séries? Les séries? Ne me parlez pas de séries! Je ne sais même pas si on gagnera un autre match!»

La situation actuelle des Bears ressemble malheureusement à celle des Colts lorsque Mora avait offert cette savoureuse réplique à un journaliste qui lui demandait s'il croyait que son équipe pouvait encore se classer pour les séries. Ce n'est évidemment pas de très bon augure pour Marc Trestman.

Les Bears jouent mou comme un lit d'eau et leur récente semaine de congé n'y a rien changé. Ça grogne de plus en plus chez les partisans du club, et les médias ont déjà commencé à parler de l'éventuel congédiement de l'ancien pilote des Alouettes.

À moins d'une improbable série victorieuse qui pourrait annoncer un avenir un peu moins sombre, les chances sont donc que l'aventure de Trestman à Chicago n'aura duré que deux ans. Impitoyable NFL.

PHOTO GENE J. PUSKAR, AP

La lutte est relevée dans la Conférence américaine, notamment avec les Ravens et les Steelers.