Tout vient à point à qui sait attendre. Alors que David Foucault a obtenu son premier départ en carrière dans la NFL, jeudi soir, Laurent Duvernay-Tardif doit patienter chez les Chiefs de Kansas City. Comme ce fut le cas pour Foucault, Duvernay-Tardif obtiendra probablement sa chance de jouer lorsqu'un joueur partant aura subi une blessure.

«Ce sont souvent les blessures qui dictent le moment où on joue. Je ne souhaite évidemment pas de blessures à mes coéquipiers, même si j'ai très hâte de jouer. Mes entraîneurs me donnent le temps nécessaire pour apprendre», a dit Duvernay-Tardif lors d'une récente entrevue téléphonique avec La Presse.

À moins que les blessures ne changent leurs plans, les Chiefs ne brusqueront probablement pas les choses avec celui en qui ils voient un «projet». Rappelons que Duvernay-Tardif n'évolue sur la ligne offensive que depuis quelques années. De plus, il est issu du circuit universitaire canadien.

«Tout s'est déroulé par étapes. Au mini-camp au printemps, on ne portait même pas d'épaulettes. L'objectif était de se familiariser avec le système de jeu, et c'était parfait pour moi, car il m'a fallu presque tout réapprendre», a avoué le Québécois de 23 ans.

«J'étais un peu perdu avec les concepts de protection de passe, au départ, mais je progresse bien. C'est une chose de comprendre les concepts de protection, c'en est une autre de les appliquer en situation de match.»

La plupart des observateurs estimaient que Duvernay-Tardif possède les outils dont a besoin un joueur partant dans la NFL avant même qu'il ne soit repêché en mai. Après avoir maintenant passé près de six mois avec les Chiefs, Duvernay-Tardif croit lui aussi que c'est un objectif réaliste.

«Il me reste encore beaucoup de choses à apprendre, mais je pense que oui. Nos entraîneurs nous disent souvent que c'est relativement facile d'être bon 90% du temps, mais que c'est difficile de l'être 95% du temps. C'est l'écart qui différencie les excellents joueurs des bons. Je pense que j'ai progressé rapidement pendant le camp d'entraînement. Il y a des semaines où ça va un peu moins bien, mais ce sont des plateaux et des étapes.»

Pas en compétition avec Foucault

Même si Duvernay-Tardif et Foucault sont de jeunes joueurs de ligne offensive québécois qui sont arrivés dans la NFL en même temps ou presque, le garde des Chiefs estime avec raison qu'il est inutile de se prêter au jeu des comparaisons.

«Certaines personnes semblent vouloir nous mettre en compétition l'un contre l'autre, mais je suis heureux pour lui et je suis sûr que c'est la même chose de son côté. Si on obtient du succès tous les deux, ça incitera les équipes de la NFL à venir voir ce qui se passe au Québec.»

L'objectif principal de Duvernay-Tardif cette saison est de se familiariser avec plus d'une position sur la ligne offensive. Bloqueur du côté gauche au sein des Redmen de l'Université McGill, Duvernay-Tardif s'entraîne comme garde chez les Chiefs.

«Je suis plus à l'aise du côté gauche, mais je m'entraîne du côté droit la moitié du temps. C'est mon défi, cette saison, de me familiariser avec le côté droit. Les réservistes doivent absolument être polyvalents et capables de jouer à plusieurs positions. Et il y a beaucoup de détails et de choses qui sont différentes d'une position à l'autre.»

Sa future carrière

Duvernay-Tardif dit souvent que ses deux passions sont la médecine et le football. Même si l'horaire d'un joueur de la NFL est très chargé au cours d'une saison, le futur médecin réussit à trouver un peu de temps à consacrer à son autre amour.

«On est en congé tous les mardis, alors j'en profite toujours pour étudier trois ou quatre heures. La médecine, ça peut se perdre rapidement», souligne celui qui commencera un stage en psychiatrie le 12 janvier - à moins que les Chiefs ne soient toujours pas éliminés des séries.

Depuis qu'ils ont perdu leurs deux premiers matchs de la saison, les Chiefs ont gagné quatre de leurs cinq rencontres. Ils ont notamment servi une raclée aux Patriots de la Nouvelle-Angleterre en plein lundi soir.

«Notre premier match contre Tennessee a été horrible, mais on joue bien depuis ce temps. On a perdu contre Denver par un touché, et on avait la chance de créer l'égalité en fin de match alors qu'on se trouvait à leur ligne de 10 verges. On a perdu un match serré contre San Francisco et on a battu les Patriots et les Chargers», a noté Duvernay-Tardif.