La convention collective unissant les joueurs et les propriétaires de la Ligue canadienne de football (LCF) arrive à échéance dans moins d'un mois, et les négociations semblent toujours au point mort. Mais du côté des Alouettes, si on évite de pécher par excès de confiance, on dit malgré tout avoir bon espoir de conclure une entente.

Signé en 2010, l'actuel contrat de travail expire le 31 mai, soit la veille de l'ouverture prévue des camps d'entraînement pour les neuf équipes du circuit. Joueurs et proprios devaient discuter pendant deux jours au début du mois de mars, à Calgary, mais la deuxième journée de négociations avait été annulée. Les parties reprennent les pourparlers ce week-end.

Le président de l'Association des joueurs, l'ex-garde des Alouettes Scott Flory, a déjà annoncé que les joueurs refuseraient de se présenter à leur camp respectif tant et aussi longtemps qu'une nouvelle convention collective ne serait pas ratifiée.

Interrogé par La Presse hier soir, le président des Als, Mark Weightman a déclaré qu'il serait étonné de voir éclater un conflit de travail.

«Nous avons tous la conviction que nous allons conclure une entente qui plaira aux deux parties», s'est-il contenté de dire.

Partage des revenus

La question du partage des revenus demeure la principale pomme de discorde entre les propriétaires et les joueurs. Ces derniers ont accepté de l'abolir lors de la signature du présent contrat de travail, il y a quatre ans, mais voudraient qu'il soit réinstauré de façon à ce qu'ils touchent 56% des revenus de la LCF.

«L'élément le plus important sera le partage des revenus et la sécurité des joueurs, signale l'ailier défensif John Bowman. Je ne dis pas que nous sommes très opposés sur chacun de ces sujets. Peut-être sur le partage des revenus, mais tout le monde veut du jeu plus sécuritaire.

«Jusqu'à ce que les joueurs sentent qu'ils sont traités de façon juste et équitable, et jusqu'à ce que nous obtenions ce que nous méritons, il y aura de l'agitation», poursuit-il.

Impacts sur le terrain

Depuis sa formation en 1965, l'Association des joueurs n'a déclenché qu'une seule grève, soit lors de la saison 1974. Les camps d'entraînement et les matchs hors-concours avaient dû être annulés, mais le calendrier régulier avait été épargné.

S'il devait à nouveau y avoir une suspension des activités, brève ou prolongée, il y aurait inévitablement des impacts sur la performance des joueurs à long terme, estime le receveur Éric Deslauriers.

«Nous, on a déjà notre système de jeu, mais en même temps, il faut le pratiquer ensemble. Quand on ne s'entraîne pas ensemble, ça donne du jeu un peu paresseux et lâche. Ce n'est pas le plus beau football au monde et ce n'est pas ce qu'on veut représenter pour les partisans, pour nous-mêmes et surtout pour les équipes», explique-t-il.