Joe Gibbs est le dernier à avoir remporté le titre d'entraîneur-chef de l'année deux années de suite dans la NFL, en 1982 et 1983. Trois décennies plus tard, Bruce Arians pourrait réussir l'exploit si les Cardinals de l'Arizona continuent de gagner.

Arians a remplacé Chuck Pagano par intérim lorsque celui-ci a quitté les Colts d'Indianapolis afin de subir des traitements contre le cancer, l'année dernière. Contre toute attente, Arians a mené les jeunes Colts en séries grâce à ses 9 victoires dans les 12 matchs qu'il a dirigés.

Ironie du sort, c'est Arians qui était sur un lit d'hôpital lorsque les Colts ont été éliminés par les Ravens lors de la première ronde éliminatoire. Arians a été hospitalisé à Baltimore en raison de migraines, d'étourdissements et d'une tension artérielle anormale, des symptômes qui auraient résulté d'une infection de l'oreille interne.

Pagano était de retour avec l'équipe à ce moment, mais sans leur coordonnateur offensif, les Colts n'ont pas fait le poids et se sont inclinés, 24-9, devant Ray Lewis et les futurs champions du Super Bowl.

Le deuxième séjour d'Arians chez les Colts n'aura duré qu'une saison. Il avait auparavant été l'entraîneur des quarts-arrièreS du club de 1998 à 2000. Arians était donc l'entraîneur de Peyton Manning lorsque celui-ci est arrivé de l'Université du Tennessee, en 1998.

Les deux fois qu'Arians faisait partie des Colts, l'équipe s'est améliorée de façon spectaculaire. Après n'avoir remporté que 3 matchs en 1998, ils en ont gagné 13 la saison suivante. Les Colts ont terminé la saison de 2012 avec une fiche de 11-5 après avoir perdu 14 de leurs 16 matchs l'année précédente.

Au fait, Arians a connu du succès partout où il est passé dans la NFL. C'est lorsqu'il était leur coordonnateur offensif que les Browns de Cleveland ont accédé aux séries pour la seule fois (en 1992) depuis leur retour dans la NFL, il y a 14 ans. Arians a participé au Super Bowl à trois reprises avec les Steelers de Pittsburgh, dont deux fois à titre de coordonnateur offensif.

C'est d'ailleurs moins d'un an après avoir perdu le 45e Super Bowl contre les Packers que les Steelers ont décidé de remercier Arians en ne lui offrant pas de nouveau contrat. Une décision qui n'a pas fait l'unanimité et qu'Arians a eu de la difficulté à comprendre.

«Je ne connais pas la raison de cette décision, et ce sont eux seuls qui peuvent l'expliquer. Je sais ce que notre équipe d'entraîneurs [en attaque] a accompli et je n'ai aucun regret», a dit Arians au York Daily Record dans les jours qui ont suivi son départ de la ville de l'acier.

Mais tout le monde sait très bien pourquoi les Steelers ont pris cette décision. Ils voulaient revenir à leur vieille recette en attaque (jeu au sol). Et ils estimaient probablement qu'Arians était un peu trop près de Ben Roethlisberger. Les deux hommes sont de bons amis et des voisins dans la région d'Atlanta.

Des parcours similaires

C'est à l'âge de 60 ans qu'Arians a enfin obtenu un poste permanent d'entraîneur-chef dans la NFL. Il avait été un pilote à l'Université Temple de 1983 à 1988, mais toujours un adjoint lors de ses 20 premières années passées dans la grande ligue.

Arians a été embauché par les Cardinals le 17 janvier 2013. Ses ennuis de santé (Arians avait aussi combattu un cancer de la prostate plusieurs années plus tôt) n'ont pas dissuadé les Cards de lui donner le poste. Arians était également le deuxième choix des Bears de Chicago, qui lui ont finalement préféré Marc Trestman.

Les parcours de Trestman et d'Arians sont d'ailleurs similaires. Deux anciens quarts-arrières dans la NCAA, ils ont passé leur vie dans le football. Dans le jargon, on appelle ça des lifers.

Trestman m'avait raconté pourquoi il tenait Arians en très haute estime lors d'une conversation à Montréal, il y a quelques années. C'était peut-être parce qu'il comprenait bien ce que vivait Arians. Les deux hommes ont longtemps été cantonnés dans des postes d'adjoint.

Afin de changer le cours des choses, Trestman a fait un détour de cinq ans dans la LCF, alors qu'il aura fallu que Pagano s'absente chez les Colts pour qu'Arians obtienne sa chance. Et il l'a saisie.

Pas intimidé

Au sujet des deux puissants rivaux de division des Cards que sont les 49ers et les Seahawks, Arians a dit ceci au mois d'août: «Je ne vois pas la domination dont tout le monde parle. L'une de ces équipes le sera peut-être, mais c'est encore le dimanche que ça se joue», a-t-il dit au site internet officiel de l'équipe. Pas trop intimidé, le monsieur.

Grâce à une fiche de 7-4, les Cards représentent la plus grande surprise de 2013. Peuvent-ils terminer le travail en obtenant leur laissez-passer pour les séries?

Ce sera très difficile. Les Cards ont profité d'un calendrier particulièrement facile jusqu'à présent, mais ce sera l'inverse à partir d'aujourd'hui. Ils termineront notamment la saison en affrontant les Seahawks et les 49ers.

Il n'en demeure pas moins que l'avenir des Cards est beaucoup plus florissant qu'à pareille date l'an dernier. À un point tel que certaines équipes pourraient être tentées de jeter leur dévolu sur un lifer plutôt que sur un petit nouveau dans la trentaine.

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