Le vent de renouveau qui souffle sur les Alouettes n'est pas que l'affaire du groupe d'entraîneurs, composé uniquement de nouveaux venus. L'équipe responsable de ce qui se déroule à l'extérieur du terrain a beaucoup changé, elle aussi.

Le chef des opérations des Alouettes, Mark Weightman, estime qu'environ la moitié de la quarantaine d'employés qui travaillent dans les bureaux de la rue University n'étaient pas avec l'équipe l'année dernière. L'acclimatation de tous ces nouveaux visages est d'ailleurs le plus grand défi de l'organisation, selon lui.

«On a changé des postes, on a ajouté des postes, on a fait une restructuration complète. Il faut développer une chimie et gagner en expérience. Je dirais qu'environ 50% de nos employés ont vécu leur première expérience de match la semaine dernière [le 13 juin].»

Parmi les nouveaux membres de l'organisation, l'on trouve notamment Jean Couvrette, vice-président responsable des partenariats corporatifs, et David Messier, directeur des communications et de l'image de marque. Couvrette est avec l'équipe à plein temps depuis novembre, alors que Messier a été embauché il y a quelques semaines.

Couvrette, qui a une vingtaine d'années d'expérience en vente de publicité, a fait sa marque dans le monde de la course automobile, en travaillant à l'organisation du Grand Prix du Canada et des courses de Champ Car et de NASCAR à Montréal. Il travaillait pour Sports Québec avant de s'amener chez les Alouettes.

«J'ai réalisé lors de mon entrevue avec Mark [Weightman] qu'on était pareils. Mark dégage beaucoup d'énergie et c'est ce qui m'a convaincu de me joindre aux Alouettes, car je n'avais aucune intention de changer d'emploi», a raconté Couvrette, qui a joué une douzaine d'années au football et a même déjà reçu une invitation des défunts Concordes. «Je suis un gars de football», a-t-il d'ailleurs souligné.

Plus qu'un chèque

Responsable des ententes commerciales et de la vente des loges d'affaires, Couvrette se dit très satisfait du travail accompli jusqu'à présent. Il note cependant que la situation était meilleure que celle peinte dans les médias au cours des dernières années.

«En regardant les contrats qui étaient déjà en place, je peux vous dire que les chiffres n'ont pas beaucoup changé depuis 2010. Ils n'ont pas augmenté, mais ils n'ont pas baissé, non plus», a-t-il précisé.

Cela dit, Couvrette avait beaucoup de pain sur la planche lorsqu'il est arrivé. «On avait 22 ententes à renouveler cette année. C'est un gros défi et c'est risqué, car on ne peut jamais prévoir quel sera le climat économique.»

De ces 22 partenaires commerciaux, 19 ont toutefois renouvelé leur entente avec les Alouettes, et 7 ou 8 nouveaux se sont ajoutés. «Il y a deux ou trois de nos commanditaires qui sont partis pour différentes raisons, mais on se retrouve finalement dans une meilleure position aujourd'hui», a indiqué Couvrette, qui recherche d'abord et avant tout des partenaires qui veulent s'engager dans le processus.

«On ne veut pas seulement qu'un commanditaire affiche dans notre stade et qu'il achète quelques billets. Si, au bout de cinq années, on n'a eu qu'un chèque, c'est qu'on n'a pas construit notre marque avec le partenaire. Il faut alors se demander si c'était une bonne entente ou non.»

De la boxe au football

Si Couvrette s'est fait connaître dans le milieu de la course automobile, Messier, quant à lui, arrive du monde de la boxe. Après avoir fait connaissance avec Jean Bédard lors des Jeux du Québec à Saint-Hyacinthe en 2005, Messier est devenu un chargé de projet du restaurant La Cage aux Sports, avant de passer à Interbox quelques mois plus tard. Il aura passé huit années dans les deux entreprises.

«En boxe, c'est la frénésie lorsqu'il y a un combat, mais il y a des périodes plus calmes. C'est davantage une planification annuelle avec les Alouettes. Il y a des objectifs à atteindre pendant la saison, mais il faut également trouver des façons de faire parler de nous pendant les six autres mois de l'année.»

De permettre aux Alouettes de rester dans le paysage médiatique 12 mois par année est précisément la première mission de Messier.

«Notre présence dans les médias est satisfaisante pendant la saison, mais notre défi, c'est qu'on parle davantage de nous au cours de la saison morte. On a du travail à faire afin d'améliorer ça», a-t-il expliqué.

Sortir de ses pantoufles

À sa deuxième année à la tête des opérations des Alouettes, Weightman semble avoir construit une équipe à son image. Lorsque La Presse l'a rencontré avec Couvrette et Messier, mercredi après-midi, on sentait leur enthousiasme à l'aube de cette nouvelle saison.

«Lorsqu'on amène du sang neuf et des gens qui ont une feuille de route dans d'autres sports, c'est certain qu'il y a de nouvelles idées et de nouvelles façons de faire. On est parfois trop à l'aise dans nos vieilles pantoufles», a admis Weightman.

«On recherchait des gens qui avaient des compétences bien précises, mais on voulait aussi s'entourer de bonnes personnes. Comme sur le terrain, c'est très important de créer une bonne chimie dans les bureaux.»