Le président des États-Unis Barack Obama a estimé dimanche que les fans de football devaient accepter que les règles de ce sport changent pour réduire la violence des chocs entre joueurs, dont certains sont victimes de commotions cérébrales.

«Je suis un grand amateur de football, mais je dois vous dire que si j'avais un fils, je réfléchirais longtemps avant de le laisser pratiquer ce sport», a déclaré Obama au magazine The New Republic, à une semaine du Super Bowl, qui opposera le 3 février les 49ers de San Francisco aux Ravens de Baltimore.

«Et je pense que ceux d'entre nous qui aiment ce sport vont devoir se faire à l'idée que le football va devoir changer graduellement pour essayer de réduire sa violence», a-t-il ajouté.

«Dans certains cas, cela rendra (ce sport) moins enthousiasmant, mais cela sera beaucoup mieux pour les joueurs et nous n'aurons plus, en tant que supporteurs, autant à nous poser des questions de conscience», a souligné le président américain.

La puissante NFL est accusée d'avoir trop longtemps ignoré le problème des blessures à la tête, dont on sait aujourd'hui que, répétées à l'échelle d'une carrière, elles entraîneraient de graves dommages du cerveau pouvant mener à des troubles cognitifs, sensoriels, du sommeil, à la dépression voire à la mort.

Junior Seau est le dernier exemple en date. Cet ancien joueur, un des meilleurs de l'histoire, s'est tiré un coup de fusil dans la poitrine le 2 mai 2012 à son domicile de San Diego. Il avait 43 ans et vingt ans de carrière dans la NFL derrière lui.

Après avoir disséqué son cerveau, donné par la famille, une équipe médicale a récemment diagnostiqué que Seau souffrait, comme plusieurs autres ex-joueurs décédés et examinés avant lui, d'une maladie neurodégénérative qui détériore les cellules du cerveau (encéphalopathie traumatique chronique).

En 2009, des chercheurs de Boston avaient remarqué que le cerveau de certains joueurs de football décédés prématurément (vers 40 ans) ressemblait à celui d'une personne de 80 ans souffrant d'Alzheimer.