Son équipe n'est toujours pas mathématiquement éliminée, mais on se doute que Woody Johnson songe déjà à son avenir. Le propriétaire des Jets de New York procédera-t-il à un grand ménage dans quelques mois?

Même si ce sont les Giants qui visent un deuxième championnat de suite, on parle autant, sinon plus, des Jets à New York. C'est d'ailleurs leur grande spécialité, faire parler d'eux. C'est ce qu'ils veulent, c'est ce qu'on fait.

L'équipe, qui devait remporter un Super Bowl «assez rapidement» selon son pilote Rex Ryan, ne fait que s'éloigner du but. Depuis qu'ils se sont inclinés en finale de conférence à Pittsburgh, en janvier 2011, les Jets présentent une fiche de 13-15. Huit de ces défaites, soit plus de la moitié, ont été encaissées par un écart de 17 points ou plus. Pas joli.

Cela n'empêche toutefois pas Ryan de croire qu'il possède encore l'une des cinq meilleures défenses de la NFL - même sans Darrelle Revis. Et ce, malgré que cette défense est actuellement au 22e rang des points accordés. Si Rex le dit...

Pour être juste, ce n'est, bien sûr, pas en défense que se trouvent les principaux problèmes des Jets. À l'exception du centre Nick Mangold et du bloqueur D'Brickashaw Ferguson, l'attaque ne compte aucun joueur de premier plan. Dans la NFL d'aujourd'hui, si vos deux meilleurs joueurs offensifs sont des gars de ligne, vous ne veillerez pas tard.

Les médias et les partisans des Jets ont décidé que Mark Sanchez était le coupable pour l'ineptie de l'attaque. Lorsqu'on considère que le quart-arrière de 26 ans a commis 42 revirements (31 interceptions et 11 échappés) à ses 28 derniers matchs, il devient effectivement assez difficile de se porter à sa défense.

Ryan a retiré Sanchez après que trois autres de ses passes eurent été interceptées en première demie, lors de la palpitante victoire de 7-6 des Jets contre les Cardinals, dimanche dernier. Parce que Tim Tebow était blessé aux côtes, c'est Greg McElroy qui a pris la relève (5 en 7 pour 29 verges et 1 touché). Rien pour écrire à sa mère, mais assez pour que les partisans des Jets souhaitent le voir commencer le match de dimanche, à Jacksonville. Ryan a toutefois indiqué que Sanchez serait de retour à son poste.

Manque de profondeur

Plutôt que de s'acharner sur Sanchez, les partisans devraient peut-être réaliser que leur équipe est dépourvue de receveurs et de demis offensifs de talent. Sans Santonio Holmes, c'est désastreux. Et ça, c'est de la faute de Ryan et du directeur général Mike Tannenbaum, pas celle de Sanchez.

Braylon Edwards, qui a joué pour les Jets en 2009 et 2010, a assez bien résumé la situation avec un cinglant commentaire sur Twitter, il y a quelques jours: «Le problème n'est pas Sanchez, ce sont les idiots qui prennent les décisions.» On ne sait pas s'il visait Ryan, Tannenbaum, Johnson ou les trois, mais lorsqu'on analyse les décisions des Jets depuis quelques années, on tend à donner raison au receveur.

Tannenbaum a sacrifié trop de choix au repêchage, ce qui a directement mené au manque de profondeur de sa formation. En plus de l'absence de receveurs et de porteurs de ballon de grand talent, les Jets n'ont toujours pas de secondeur extérieur capable de presser le passeur, ce qui est incompréhensible et impardonnable lorsqu'on utilise une défense 3-4.

On ne sait pas clairement qui a décidé d'obtenir Tebow, mais ça non plus, ce n'était pas la décision du siècle. Jusqu'à présent, l'acquisition de l'enfant chéri de l'Amérique a été beaucoup plus nuisible que profitable. Mais ça fait vendre des chandails et ça fait parler.

Si on peut reprocher à Tannenbaum d'avoir mal construit son équipe, on peut également reprocher à Ryan d'avoir donné de faux espoirs aux partisans du club. Remporter le Super Bowl est l'objectif des 32 équipes, mais un peu de lucidité ne fait parfois pas de tort.

Ryan sera-t-il de retour en 2013? Tannenbaum? Sanchez? Quels joueurs importants seront sacrifiés? Il y en aura assurément quelques-uns, car selon John Clayton d'ESPN, les Jets sont déjà environ 19 millions au-dessus du plafond salarial en vue de la prochaine saison.

Il y a des décisions majeures qui attendent Johnson. La seule chose qui est sûre, c'est que les Jets continueront de faire les manchettes. Surtout après le Super Bowl...