Josh Bourke se fait rarement reconnaître dans la rue. Le joueur des Alouettes a beau mesurer 6'7, il peut aller acheter du lait en paix.
«De temps en temps, je me fais reconnaître, mais c'est plutôt rare, honnêtement. J'aime ça comme ça. J'aime pouvoir sortir et rester dans ma bulle, lance le colosse. Je suis certain qu'Anthony [Calvillo] ne peut aller nulle part sans se faire reconnaître!»
L'affaire n'est pas unique chez les Alouettes, qui emploient des dizaines de joueurs. Mais Josh Bourke n'est pas n'importe lequel d'entre eux. Au fil des ans, il s'est établi comme l'un des meilleurs bloqueurs offensifs de la Ligue canadienne de football. Il vient d'ailleurs d'être mis en candidature comme joueur de ligne par excellence du circuit, un honneur qu'il a remporté l'an dernier.
«Josh est notre joueur dominant sur la ligne offensive, lance sans ambages le centre Luc Brodeur-Jourdain. Il sait bloquer pratiquement tout le monde dans cette ligue-là. Il fait du travail exceptionnel depuis des années et il continue de progresser. Il est loin de stagner.»
Josh Bourke occupe le poste-clé de bloqueur gauche, un travail crucial qui consiste à assurer les arrières du quart. Littéralement. Quand Anthony Calvillo pivote vers la droite pour envoyer ses passes, un immense angle mort se crée à gauche, où Bourke est chargé de neutraliser les intrus.
«Je dirais que 80% du temps, Anthony regarde soit le centre, soit la droite du terrain. Il ne regarde pas dans ma direction. Ça veut dire que si je me fais battre, si je me fais déborder et qu'Anthony ne voit pas le joueur arriver, ça va mal finir pour lui, explique Bourke, natif de Windsor, en Ontario. Je dois faire de mon mieux pour m'assurer que personne ne passe par là.»
Force est d'admettre que les autres bloqueurs offensifs montréalais et lui y sont parvenus cette année: les Alouettes sont l'équipe qui a concédé le moins de sacs cette saison (30), ex aequo avec les Lions de la Colombie-Britannique. «On a fait un bon travail. Je pense que de tous les quarts de la Ligue, Anthony est celui qui se fait le moins frapper. On est fiers de ce qu'on fait à l'avant.»
«Je vis très bien avec ça»
Cette statistique sur les sacs n'est pas la plus glamour, mais Bourke ne l'échangerait pour rien au monde. Il sait que les succès d'Anthony Calvillo sont en partie attribuables à la ligne offensive: le quart-arrière a terminé au deuxième rang de la ligue pour les verges gagnées par la passe et pour les passes de touché.
Anthony Calvillo a un style peu mobile, qui repose beaucoup sur la solidité des bloqueurs. «C'est un passeur de pochette de protection. Il ne court pas beaucoup, pas comme d'autres quarts dans la ligue, explique Bourke, qui aime manifestement parler de son boulot. Ça rend notre travail un peu plus difficile, parce qu'on sait qu'il n'est pas le plus rapide. Ça met un peu plus de pression sur la ligne offensive.»
Dimanche, contre la défense imprévisible des Argonauts, Bourke sait que ses coéquipiers de la ligne offensive et lui auront du pain sur la planche. «On va regarder beaucoup de vidéos cette semaine», précise-t-il.
Mais l'essence de sa tâche restera la même pour cette finale de l'Est: protéger les arrières du quart. Un travail de l'ombre que le joueur de 30 ans n'échangerait pour rien au monde.
«Ce n'est pas comme pour un receveur ou pour un porteur de ballon. Je n'ai pas de verges, d'attrapés, de touchés... On ne reçoit pas beaucoup de mérite, on n'a pas la notoriété des autres joueurs. Mais je m'en fous, lance Josh Bourke. Je vis très bien avec ça. Quand un gars réussit un touché, je sais très bien que sans notre protection, sans notre travail, il ne se serait pas rendu dans la zone des buts. Et ça, j'en suis très fier.»
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Plus de 42 000 billets vendus
Déjà plus de 42 000 billets ont été vendus pour la finale de l'Est, dimanche prochain, entre les Argonauts de Toronto et les Alouettes au Stade olympique. Des billets sont toujours en vente dans toutes les catégories, dont certains à partir de 25 $, à montrealalouettes.com ou au 1-855-790-1245.