On savait que Roger Goodell n'avait pas fini de réprimander les Saints de La Nouvelle-Orléans pour leur programme de primes aux joueurs blessés. Mercredi, le commissaire de la NFL a complété le travail en administrant une autre solide baffe aux représentants de la Louisiane.

Quatre joueurs ont été suspendus sans salaire, dont le meneur de la défense, Jonathan Vilma, qui ratera la prochaine saison en entier. Les autres sont Anthony Hargrove (8 matchs), Will Smith (4 matchs) et Scott Fujita (3 matchs).

Au mois de mars, l'entraîneur-chef Sean Payton (saison complète), le DG Mickey Loomis (8 matchs), et l'adjoint Joey Vitt (6 matchs) avaient tous été sévèrement punis. Celui qui avait érigé le vil système de primes, le coordonnateur défensif Gregg Williams, a été suspendu pour une période indéterminée. Williams était déjà à l'emploi des Rams de St. Louis lorsque le scandale a éclaboussé les Saints.

Goodell a expliqué sa décision de mercredi dans un communiqué, soulignant qu'il détient des informations qui confirment que les quatre joueurs en question avaient offert des sommes substantielles à le ou leurs coéquipiers qui parviendraient à sortir certains joueurs du match, dont les quarts-arrière Brett Favre et Kurt Warner.

Pas des paroles en l'air

L'Association des joueurs se portera assurément à la défense des quatre joueurs suspendus. À tout le moins, elle visera une réduction de la durée des suspensions. Bonne chance! Goodell a fait de la lutte à la violence dans la NFL son grand combat. Manifestement, il ne s'agissait pas de paroles en l'air.

C'est une autre tuile qui tombe sur la tête des Saints, qui traversent probablement la pire saison morte d'une équipe dans l'histoire de la NFL. Fujita (Browns de Cleveland) et Hargrove (Packers de Green Bay) ne font plus partie du club, mais Vilma et Smith sont des piliers de la défense.

Autre bonne nouvelle pour les Saints, on raconte que les négociations avec Drew Brees sont au point mort. Le quart-étoile qui boude; l'entraîneur-chef et le meilleur joueur défensif du club qui sont suspendus pour l'année; aucun choix lors des deux premières rondes du repêchage de la semaine dernière; un DG suspendu pour la première moitié de la saison et qui fait l'objet d'une enquête du FBI pour avoir illégalement enregistré des adversaires... Vous croyez que les Saints vont gagner au Super Bowl devant leurs fidèles en février?

La guigne du Super Bowl à domicile se poursuit donc. Jamais une équipe n'a réussi à participer à la finale qui était présentée dans son stade, et ce ne sera pas différent au Superdome l'hiver prochain. Et c'est très bien ainsi.

Les sanctions sont d'une sévérité plus qu'exemplaire, on en conviendra. Un total de 77 matchs en suspensions, une perte de deux choix de deuxième ronde, et l'amende maximale permise (500 000 $), ce n'est pas 15 minutes dans le coin de la classe.

Mais offrir un chèque de 10 000 $ pour fracturer une jambe ou faire s'évanouir un adversaire, voilà qui frôle dangereusement l'acte criminel. Dans ce sens, l'Association des joueurs devrait peut-être considérer l'ensemble de ses presque 2000 membres et leur bien-être plutôt que de défendre une poignée de brutes. Pour ce qui est de Williams, avec les bandes enregistrées qui ont été rendues publiques le mois dernier, il devrait être banni à vie.

On peut critiquer la violence au football, un sport dont l'agression est l'un des fondements. On ne pourra toutefois pas reprocher au géant qu'est la NFL de garder la tête dans le sable, contrairement à certaines autres ligues professionnelles... Goodell ne fait pas l'unanimité, mais rarement aura-t-on vu un commissaire aussi proactif.

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