Eli Manning doit parfois se demander ce qu'il devra faire afin d'obtenir la publicité qu'il mérite. Même s'il joue aussi bien que n'importe qui depuis deux mois, le quart-arrière des Giants de New York a passé presque autant de temps à parler de son frère Peyton que de lui-même depuis qu'il est arrivé à Indianapolis.

Il y a toutefois quelqu'un qui lui a fait toute une fleur, hier - et pas n'importe qui. Rodney Harrison, ancien demi de sûreté des Patriots de la Nouvelle-Angleterre, a surpris bien des gens lorsqu'on l'a invité à comparer Manning et Tom Brady, les deux quarts qui s'affronteront au Super Bowl de dimanche.

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«Si on oublie tout ce que Brady a accompli dans le passé - ce qui n'est pas si simple à faire - et qu'on analyse seulement les six dernières semaines, on doit choisir Eli», a répondu Harrison.

«Eli a été fantastique depuis quatre ou six semaines, tandis que Tom a lui-même avoué qu'il avait été horrible en finale de conférence. Alors, je vais choisir le quart-arrière qui joue le mieux. Je dois dire ce que je pense vraiment.»

Comme bien des gens, Harrison estime que Manning a élevé son niveau de jeu de façon substantielle au cours des derniers mois. Il a même raconté que les Patriots ne craignaient nullement Manning lorsque les deux équipes ont disputé le 42e Super Bowl, en février 2008.

«On ne croyait pas qu'il faisait partie de l'élite. On pensait qu'il pourrait être efficace grâce à des feintes de remise si leur jeu au sol fonctionnait bien, mais on ne croyait pas qu'il était un grand quart-arrière. C'est nous qui avions le grand quart-arrière. Mais il s'est vraiment amélioré depuis ce temps. On devient un grand quart-arrière dans les moments cruciaux, en menant son équipe à des victoires lorsqu'on tire de l'arrière au quatrième quart, et c'est exactement ce qu'il fait dernièrement.»

Une défaite dévastatrice

Selon Harrison, les joueurs des Patriots qui soutiennent ne pas penser à leur défaite contre les Giants au 42e Super Bowl mentent.

«C'est de la foutaise. L'équipe de 2007 avait l'occasion de réussir ce qu'aucune autre n'était parvenue à faire en gagnant ses 19 matchs. Cette défaite m'a atterré, et j'ai mis des mois à m'en remettre. Alors les joueurs qui étaient là il y a quatre ans, les Tom Brady, Matt Light, Wes Welker, Logan Mankins, Vince Wilfork, ils y pensent assurément.»

Analyste au réseau NBC depuis quelques années, Harrison n'a jamais eu peur de ses opinions, et l'a démontré une fois de plus, hier. Ne craint-il pas de se brouiller avec certains membres de son ancien club en faisant des commentaires semblables?

«Je pense que la plupart d'entre eux, dont Bill Belichick, comprennent que j'ai un boulot à faire. Mon objectif n'est pas de maintenir de bonnes relations. Ceux qui ont été mes coéquipiers pendant plusieurs saisons et qui n'acceptent pas que je donne mon opinion, eh bien, je ne veux pas être leur ami. Je dois être honnête avec moi-même et avec le public.»

Et Harrison ne s'est pas plus défilé lorsqu'on lui a demandé s'il espérait une victoire de son ancienne formation, dimanche. «Évidemment. C'est comme si mon fils disputait un match, les Patriots occupent encore une grande place dans mon coeur.»