La majorité des hommes de football dans la LCF (directeurs généraux, entraîneurs, coordonnateurs défensifs, etc.) s'entendent sur un point: ainsi va Anthony Calvillo, ainsi vont les Alouettes. Et on en a eu une autre preuve, hier.

Calvillo a quitté le match au milieu du deuxième quart alors que les siens menaient, 10-7. Il aura ensuite fallu plus de 30 minutes de jeu avant que les Oiseaux n'inscrivent un autre point. Adrian McPherson n'a pas mal joué, mais sa lecture du jeu a parfois souffert de lenteur - ce qui était peut-être à prévoir compte tenu de sa faible utilisation.

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McPherson est cependant loin d'être l'unique responsable de cette première défaite en 2011. On ne sait pas si les Als pensaient déjà aux Tiger-Cats, qu'ils affronteront vendredi, mais les Roughriders étaient nettement mieux préparés qu'eux. Autant en attaque qu'en défense, les Riders ont commis peu d'erreurs, et leur intensité et leur concentration ont été à peu près irréprochables. Une victoire pleinement méritée.

C'est le gros Dario Romero qui a sorti Calvillo du match. L'ancien des Alouettes et des Eskimos est l'un des joueurs qui plaquent le plus durement dans la LCF, et il l'a rappelé à tout le monde, hier. Les Riders ont été plus créatifs qu'à leurs trois premiers matchs des deux côtés du ballon, notamment dans l'art d'exercer de la pression sur le passeur.

Disputant son premier match en carrière à la place de l'excellent Josh Bourke, le bloqueur Jeraill McCuller a connu quelques moments difficiles en début de match, mais il s'est amélioré au cours de la soirée. Il n'est pas à blâmer pour la blessure de Calvillo puisque la pression arrivait de plusieurs endroits lors de ce jeu.

On s'attendait à voir Kerry Carter passer la soirée à la gauche de McCuller afin de lui donner un coup de pouce en protection, mais c'est plutôt une mission qui est revenue au garde Ryan Bomben - du moins, régulièrement. Le garde a même capté quelques passes.

Sélectionné au troisième tour du repêchage de 2010, Bomben a dépassé deux anciens premiers choix dans la hiérarchie des joueurs de ligne des Alouettes, Dylan Steenbergen et Kristian Matte, et il s'est avéré l'un des rares points positifs du match d'hier pour les Oiseaux. L'autre aura été le rendement du plaqueur J.P. Bekasiak, qui a nettement été le meilleur de la défense, et qui a disputé l'un de ses bons matchs avec les Alouettes. Passons maintenant aux éléments négatifs.

Que serait un match des Alouettes sans un long retour de botté? Les Moineaux ont permis une trotte de 54 verges dès leur premier botté d'envoi, un jeu qui a indirectement mené aux points initiaux des Riders. Encore une fois, quelques bottés de Sean Whyte manquaient de distance et de temps de suspension.

La défense des Alouettes a été victime d'indiscipline et elle a permis à Darian Durant de réussir quelques gains intéressants grâce à des courses impromptues. Le demi Wes Cates a également profité de quelques ouvertures béantes au milieu de la défense pour s'imposer.

C'est toutefois le touché de Weston Dressler qui a changé l'allure de la rencontre. Les Alouettes venaient de reprendre les devants, 10-7, lorsque quelques joueurs défensifs ont mordu sur une feinte de remise de Durant. Laissé sans surveillance, Dressler a inscrit un touché facile de 75 verges. Dwight Anderson a semblé être le coupable, lui dont la responsabilité est souvent de couvrir Dressler.

Étienne Boulay n'a pas connu sa meilleure soirée. Il a raté une interception qui aurait pu sérieusement ébranler les Riders en début de match et il a écopé d'une pénalité importante au quatrième quart. Le maraudeur s'en voulait après la rencontre.

La vitesse de Watkins

L'absence de Kerry Watkins commence à se faire sentir. Son retour insufflera de la vitesse à l'attaque et créera des ouvertures pour les autres receveurs du club. Il devrait normalement être en uniforme pour la première fois du calendrier, vendredi.

Après un match difficile la semaine dernière, S.J. Green a commencé la soirée en force, mais il a été discret après la blessure de Calvillo, tandis que Jamel Richardson était visiblement ennuyé par sa blessure à un genou.

Calvillo, Watkins, Richardson, Bourke, Jerald Brown... Il y a une limite au nombre de blessures qu'une équipe peut encaisser. Et cette limite a peut-être été atteinte, hier. Heureusement pour Marc Trestman et ses hommes, la plupart des blessés seront de retour dans un proche avenir.