La NFL et ses joueurs étaient de retour en cour, vendredi, pour une audience-clé au sujet de la légalité du lock-out devant la Cour d'appel fédérale.

Le conflit dure déjà depuis trois mois et aucun signe ne laisse croire que les deux parties en sont près d'une entente qui pourrait sauver la saison 2011.

Les deux parties ont disposé de chacune 30 minutes devant un panel constitué de trois juges de la Cour d'appel du 8e district américain de St. Louis. Les propriétaires prétendent que le lock-out imposé le 11 mars après l'échec des négociations est légal, tandis que les joueurs croient le contraire. Les arguments présentés par les deux parties étaient très étoffés.

Le panel a par deux fois décidé de laisser le lock-out en place jusqu'à la fin des procédures d'appel. Il n'a pas immédiatement rendu sa décision, mais au moment où les avocats des deux parties allaient quitter la salle d'audience, le juge Kermit Bye a souri en leur disant que les juges «ne seraient pas fâchés que (vous) régliez ça par vous-mêmes».

L'avocat des joueurs Theodore Olson a dit aux reporters à sa sortie de la salle qu'il n'allait pas spéculer sur l'éventuel décision du panel.

«Nous espérons que les arguments que nous avons présentés seront persuasifs», a-t-il indiqué.

Quelque 200 personnes ont assisté à cette audience. Parmi eux, une vingtaine de joueurs, dont Cullen Jenkins des Packers, Tony Richardson des Jets et Osi Umenyiora des Giants.

Le directeur exécutif de l'Association des joueurs de la NFL, DeMaurice Smith, était sur place, mais pas le commissaire du circuit, Roger Goodell, retenu en Caroline du Nord. Un porte-parole de la ligue a déclaré que comme Goodell n'est pas avocat de formation, il n'aurait pas pu apporter beaucoup aux procédures.

Au coeur du litige se trouve la décision de la juge Susan Richard Nelson, rendue le 25 avril dernier, qui avait déclaré illégal le lock-out, ajoutant que les joueurs subissaient un préjudice dans cette affaire.

Les avocats de la NFL prétendent qu'une injonction comme celle demandée par les joueurs ne peut survenir dans un cas comme celui-là, que la seule façon de régler ce conflit est par la négociation d'une nouvelle convention collective.

Olsen a quant à lui indiqué que les joueurs se satisfaisaient des lois antitrust, puisqu'une convention collective doit être négociée avec un syndicat. Celui des joueurs a été dissout le 11 mars, avant le début des procédures légales. Il a aussi traité la NFL de «récidiviste» dans ce genre de dossier.

Quand la Cour d'appel rendra sa décision demeure un mystère, mais Bye a indiqué que ce serait «en temps et lieu».

Le proprio des Colts d'Indianapolis, Jim Irsay, a pour sa part indiqué qu'il croyait que des décisions au sujet de l'ouverture des camps d'entraînement doivent être prises avant le 4 juillet. Un expert en relations de travail dans le monde du sport croit quant à lui que cette décision sera rapidement rendue.

«Ils savent qu'ils doivent rapidement se prononcer. Nous savons tous que les camps d'entraînement ouvrent à la mi-juillet, a dit Jay Krupin, de la firme EpsteinBeckerGreen de Washington. Je ne serais pas surpris que certains de leurs stagiaires soient déjà affairés à écrire leur opinion.»

Les deux parties ont discuté en privé pendant trois jours la semaine dernière, à Chicago, avant de s'amener à St. Louis pour cette audience. Les deux parties n'ont pas voulu commenter la nature de ces discussions, citant un accord de confidentialité imposé par la cour. Un magistrat fédéral a aussi annulé la séance de médiation prévue pour la semaine prochaine.

Une personne qui est courant des discussions a déclaré à The Associated Press que l'annulation de la session de médiation ne veut pas dire qu'une entente est éminente, mais se veut plutôt une façon de garder confidentiel le processus.

Il serait d'ailleurs plus probable que des négociations en privé aient lieu à la place d'une autre session de médiation. de telles séances privés ont été utilisées dans le passé par l'ex-commissaire Paul Tagliabue et l'ex-directeur de l'Association des joueurs Gene Upshaw pour faire progresser les négociations.

«À l'avant-scène, il y a la médiation, où ils peuvent sourire à la caméra. Mais ce sont les discussions en coulisses qui feront vraiment avancer ce dossier», a dit Krupin.