La Presse s'est récemment entretenue avec Marc Trestman, qui se trouve présentement à Raleigh, en Caroline-du-Nord. L'entraîneur-chef des Alouettes a entre autres commenté les départs d'Avon Cobourne et de Tim Burke, ainsi que l'arrivée de Dwight Anderson, Ahman Green et Jerry Porter. Voici l'essentiel de l'entretien.

Q Revenons tout d'abord sur ces rumeurs à propos de l'intérêt que vous auraient démontré les Hurricanes de l'Université de Miami. Que pouvez-vous nous dire à cet effet?

R Je n'ai pas grand-chose à dire à ce sujet, sinon qu'il s'écrit souvent des choses construites à partir de pure spéculation dans les journaux. La réalité, et la seule chose qui importe à l'heure actuelle, c'est que je ne pourrais être plus enthousiaste en vue de la prochaine saison.

Q Concrètement, quels gestes avez-vous faits au cours de la saison morte afin de vous assurer que l'équipe sera bien préparée pour le début de la saison 2011?

R Je me suis fait un devoir de rester en contact avec plusieurs joueurs au cours des derniers mois, puis on tiendra bientôt notre réunion annuelle, le groupe d'entraîneurs et moi-même. On se rencontrera pour une période de 12 jours consécutifs à compter du 20 mars, à Raleigh. On en profitera pour jeter un dernier regard sur la saison de 2010, mais surtout pour analyser notre livre de jeux et l'ajuster. On établira également notre calendrier de la prochaine saison en détail. Bref, on étudiera tout ce qui a rapport à notre équipe.

Q Puisqu'il est question des entraîneurs, pouvez-vous commenter le départ du coordonnateur défensif Tim Burke, qui occupera maintenant le même poste avec les Blue Bombers de Winnipeg?

R Je ne lui ai pas demandé de quitter l'équipe. Il estimait que ce changement était dans ses meilleurs intérêts. On lui a offert un contrat et il pouvait rester avec nous, mais il n'a pas fait ce choix. Je n'ai rien eu à voir avec son départ. Il a fait un travail magnifique pour notre équipe, particulièrement en séries éliminatoires.

Q À quel type de défense devrait-on s'attendre du nouveau coordonnateur, Tim Tibesar?

R Notre style défensif sera toujours déterminé par les joueurs qu'on a sous la main. On n'est pas le genre d'équipe qui s'impose un style de jeu rigide. On ajustera toujours nos unités en fonction des forces de nos joueurs.

Q Jusqu'à quel point l'addition du demi de coin Dwight Anderson est-elle significative?

R S'il continue de jouer au même niveau, ce sera une excellente addition. Il est l'un des meilleurs demis de coin de la ligue en couverture, il est robuste, il rate rarement l'occasion de réussir une interception et selon les gens avec lesquels on a discuté, il est très travaillant. Il faudra voir s'il cadrera bien avec notre équipe et s'il s'intégrera bien à notre culture, car il est un joueur très émotif.

Q Lui avez-vous parlé de cette émotivité? Et craignez-vous sa propension à parler beaucoup?

R On a déjà eu plusieurs conversations. Le premier élément - et le plus important -, c'est qu'on doit lui permettre de s'acclimater à la façon dont on mène nos affaires. À la manière dont nos joueurs se comportent.

Q Avon Cobourne est également reconnu pour être fort en gueule. Son départ a surpris plusieurs personnes à Montréal. Quels sont vos commentaires à ce propos?

R Je ne sais pas exactement comment la négociation s'est déroulée, mais c'était strictement une question d'argent. On lui avait donné l'assurance qu'il demeurerait notre demi régulier s'il était en santé et qu'il n'y aurait aucune compétition pour son poste. On l'aurait accueilli à bras ouverts, mais il a choisi une autre option, une qui était dans le meilleur intérêt de sa famille.

Q Selon mes informations, Cobourne n'était pas le joueur le plus facile à diriger. Est-ce que cela a eu un impact sur son éventuel départ?

R J'adore Avon. Il était l'un de nos joueurs les plus travaillants. Lorsqu'on compose avec autant de personnalités différentes, certaines relations sont plus difficiles. J'ai vu une transformation importante chez Avon au cours des trois années qu'on a passées ensemble. Il est devenu un père de famille pour la première fois, et un leader de notre équipe. On a eu quelques désaccords en cours de route, mais aucun qui a changé l'amour et le respect que j'avais pour lui. Il n'était pas nécessairement un employé modèle, mais c'était très acceptable. D'autant plus qu'il a toujours été productif et qu'il fournissait un effort irréprochable. Il était un bon joueur d'équipe.

Q Connaissez-vous personnellement Ahman Green et croyez-vous que son style de jeu conviendra bien à celui de la LCF ?

R Je ne l'ai jamais rencontré, mais on m'a dit qu'il possédait une grande force de caractère. Les joueurs de 34 ans sont rares au football, encore plus les porteurs de ballon. Cela dit, notre demi régulier à l'heure actuelle est Brandon Whitaker, car c'est le seul du groupe que je connais bien. C'est donc son poste jusqu'à preuve du contraire. Tous les autres demis seront là afin de le pousser, mais Brandon mérite d'être notre homme de confiance. Ça fait trois ans qu'il attend cette occasion.

Q À l'inverse de Green, vous connaissez bien le receveur Jerry Porter, un autre ancien joueur de la NFL qui tentera sa chance au Canada. Avez-vous gardé le contact avec lui depuis vos années chez les Raiders d'Oakland et la décision de lui offrir un essai était-elle la vôtre ?

R C'est lui qui est entré en communication avec nous, je ne l'avais pas vu depuis huit ans. Ce que je peux vous dire à son sujet, c'est qu'il est très intelligent et qu'il sait s'exprimer. Pour ce qui est du joueur, j'ai connu celui qui avait 25 ans... Je lui ai souligné qu'on possédait un excellent groupe de receveurs. Or, il a vu l'enregistrement de certains de nos matchs et m'a dit qu'il était prêt à relever le défi. C'est un receveur dans le même moule que S.J. Green et Jamel Richardson. Mais mes attentes ne sont jamais très élevées lorsqu'il s'agit de vétérans dans une situation semblable. C'est une autre ligue, une autre époque.

Q Êtes-vous satisfait de votre situation actuelle au poste de botteur ?

R On se sent à l'aise avec Colt David, mais on est encore à quelques mois du camp d'entraînement. C'est donc une situation fluide. Jim (Popp) continuera d'étudier les différentes candidatures, mais on a confiance en Colt.