Patrick Carpentier a fait tourner bien des têtes dans les garages de NASCAR hier.

Le Québécois a réussi à s'emparer de la huitième place de la course de Nationwide, le Sam's Town 300. Pendant que ses adversaires jouaient aux autos tamponneuses, Carpentier a réussi à se tenir loin des ennuis et à ramener sa voiture intacte (ou presque) au fil d'arrivée, dans le même tour que le vainqueur, Mark Martin.

«Je suis vraiment content. La voiture a vraiment été compétitive toute la course. Je sentais que je pouvais en faire un peu plus, mais quand j'ai voulu être plus agressif, j'ai senti la voiture partir. J'ai pensé à Homestead-Miami et j'ai décidé de prendre un break...»

En Floride, en novembre dernier, Carpentier avait envoyé valser sa voiture dans le mur après 10 tours de course. Le scénario ne devait pas se répéter ici. «L'important était de terminer l'épreuve pour amasser le plus de points possible. Les gars étaient down un peu, après deux courses difficiles. Ça nous remet dans le portrait. Honnêtement, je ne pensais pas finir dans le top 10. Si j'avais fini dans le top 20, j'aurais été super content.»

Carpentier a profité des nombreux drapeaux jaunes, mais surtout, il a évité les nombreuses voitures qui sont parties en tête-à-queue devant lui. Sa seule frousse: quand Bobby Hamilton Jr. est venu frotter sa ferraille sur la sienne. Un petit arrêt aux puits, deux ou trois coups de marteau pour défriser la tôle et il était de retour en piste.

Le pilote de Joliette a aussi éprouvé quelques difficultés lors de son premier passage aux puits, après le troisième jaune (en 25 tours!). Tous les pilotes sont rentrés aux puits, y compris Carpentier. Sauf qu'il est sorti sans une goutte d'essence. «Je n'ai pas trouvé mon puits. Je ne sais pas pourquoi, mais je cherchais un puits bleu. Mon puits est rouge et je suis passé tout droit!»

Personne dans le garage ne va lui en tenir rigueur. Il a remplacé Kasey Kahne, grippé, avec brio et les patrons de l'écurie étaient ravis de la performance de leur recrue. «Nous nous sommes trouvés un vrai pilote, lance Alex Gillett, copropriétaire de Gillett-Evernham Motorsports. Je savais qu'il avait le talent pour finir dans le top 10, mais de le faire de la sorte, à 24 heures d'avis, quand ses tours de qualifications ont été ses premiers tours dans la voiture...»

«Il a fait un travail incroyable, ajoute Mike Shiplett, chef d'équipe de Carpentier en Sprint Cup. Il n'avait pas roulé beaucoup dans cette voiture et chaque tour, il s'améliorait. Kasey nous avait dit que la voiture était bonne, mais je ne pensais pas que Patrick finirait dans le top 10. Pas en ayant fait aucun tour d'essais (vendredi).»

Carpentier avoue que ses premiers tours ont été un brin ardus. «Il a fallu que je m'adapte; j'étais plus prudent.»

Le Québécois n'était pas trop fatigué de ces 200 tours imprévus à l'horaire. Ils compensent un peu pour ses deux courses ratées du début de la saison et surtout, lui donnent un regain de confiance pour cet après-midi, en Cup. «Je serai très content si on réussit le même genre de course. Il faut aller chercher le plus de points possible. Mais il y a plus de cowboys en piste... Et on sort souvent moins de drapeaux jaunes. On a plus de chance de se faire prendre un tour.»

Passer d'une bagnole à l'autre ne sera pas un problème, dit-il. «Les pneus sont les mêmes dans les deux séries. Et c'est plus facile de passer du Nationwide à la Cup que le contraire. Je l'ai vu quand j'ai fait des essais, après la qualification. Je me sens chez nous dans ma voiture de Cup...»