Des chercheurs de l’Université Laval ont découvert des neurones impliqués dans la perte d’appétit provoquée par des médicaments populaires tels qu’Ozempic.

« Comme avec beaucoup de nouveaux médicaments, on sait que ça marche, mais on ne sait pas exactement comment », explique Alexandre Caron, professeur de pharmacie à l’Université Laval, qui est l’auteur principal de l’étude publiée dans la revue Neuroendocrinology.

M. Caron a découvert des neurones qui sont activés par les « analogues de la GLP-1 » comme l’Ozempic. Ces neurones sont situés dans une zone du cerveau liée à l’appétit appelée « noyau arqué de l’hypothalamus ».

PHOTO FOURNIE PAR ALEXANDRE CARON

Alexandre Caron, professeur de pharmacie à l’Université Laval

L’hormone GLP-1 est sécrétée par l’intestin après un repas et contribue au sentiment de satiété. Les analogues de la GLP-1 imitent son effet.

Quel est l’avantage de cette découverte ? « On va peut-être découvrir d’autres cibles pour des médicaments similaires, dit M. Caron. Les analogues de la GLP-1 ne fonctionnent pas pour certains patients et, dans certains cas, ont trop d’effets secondaires. »

M. Caron, qui étudie la neurologie de l’appétit depuis plus de 20 ans, est tombé sur ces neurones par hasard. Il pensait plutôt trouver des neurones qui réagissent à la leptine, une autre molécule digestive. « Mais on a plutôt trouvé des neurones qui réagissent à GLP-1. »

Cascade

La prochaine étape est de voir si ces neurones réagissent aussi aux analogues de la GLP-1 GIP, d’autres médicaments similaires à l’Ozempic qui viennent d’être mis sur le marché. Et aussi de trouver les neurones qui sont plus en aval dans la chaîne menant à un sentiment de satiété.

« Les neurones qui sont activés par les analogues de la GLP-1 expriment à leur tour des molécules. Nous voulons trouver les neurones qui sont activés par ces dernières molécules, pour comprendre la cascade de la satiété. »

Ces recherches sont faites sur la souris. Y a-t-il un risque que ces nouveaux neurones ne soient pas présents chez l’humain ? « C’est peu probable, dit M. Caron. Les circuits neurologiques alimentaires sont assez bien conservés de la souris à l’humain. »

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    Source : Forbes