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Sébastien Bourdais commente ses chances de succès à Montréal.
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En conférence de presse à la veille du Grand Prix Champ Car de Montréal jeudi, des pilotes francophones de la série, Sébastien Bourdais, Alexandre Tagliani et Andrew Ranger (il manquait Nelson Philippe... ainsi que Tracy lui-même), ont exhorté le public montréalais à faire la vie dure au bouillant pilote torontois lors des jours à venir.

C'est Bourdais, le champion français dernière victime d'un accrochage et des remarques désobligeantes de Tracy, qui a mené la charge.

Après avoir commencé par dire qu'il regrettait qu'on ne parle presque plus depuis une dizaine de jours que des commentaires de Tracy à l'endroit des francophones qui gardent leur casque pour se battre, Bourdais, sans doute encouragé par le fait de se retrouver dans un environnement francophone, s'est livré à une charge à fond de train contre son rival.

«Quand on fait des erreurs, il vient un moment où il faut savoir les reconnaître, a-t-il dit. Il peut trouver toutes les excuses qu'il veut mais il a été insultant envers les francophones et les Québécois, et j'espère que le public québécois lui réservera l'accueil qu'il mérite.»

Interrogé immédiatement après, Tagliani, qui avait subi le même sort que Bourdais à la course précédente, a répondu : «Parfaitement d'accord avec Sébastien».

«Et moi c'est pas mal la même chose, a enchaîné Ranger. Paul c'est Paul Tracy, il a fait une erreur et il essaie de le cacher. J'espère que le public va savoir quoi faire.»

Tagliani a plus tard ajouté à la blague qu'il avait songé à imposer la camisole de force à son adversaire.

Le jeune Ranger, cependant, avait été nettement plus conciliant en privé quelques minutes plus tôt, se portant même à la défense de Tracy.

«C'est vrai ou c'est pas vrai ?», avait-il rappelé à propos des francophones qui n'enlèvent pas leur casque.

«Mais non, mais non (il n'est pas raciste), avait encore déclaré Ranger. Il a dit ça parce qu'il s'était retrouvé deux fois de suite devant des francophones. Ces gars-là avaient commencé à le frapper. Il faut s'attendre à ces choses-là.»

Ranger excusait encore Tracy en disant estimer qu'il avait plus de pression que d'habitude depuis l'arrivée dans son équipe du jeune Américain A.J. Allmendinger, vainqueur de quatre des six dernières courses et régulièrement plus rapide que lui.

Mais selon Bourdais, les récentes déclarations de Tracy «le plongent encore plus dans le ridicule.

«Il est impliqué dans probablement 50 pour cent des incidents de la série, a ajouté le pilote français, et il se permet encore, même quand il a tort, de dire que ce n'est pas de sa faute. Il faudrait bien qu'il grandisse un petit peu, ce qui me donnerait l'opportunité d'arrêter d'avoir à commenter des incidents dans lesquels je n'y suis vraiment pour rien.»

Le mot de la fin revient à Oriol Servia, le gagnant de la course de l'an dernier à Montréal, qui avait tout compris parce qu'il peut s'exprimer en français.

«Je veux ajouter une chose, a-t-il dit après avoir demandé la parole. Je voudrais demander aux amateurs de ne pas trop le huer parce que ça le motive et qu'il devient meilleur.»

Des éclats de rire ont suivi et il aura fallu un Espagnol pour détendre l'atmosphère dans cette autre chicane Français-Anglais.