Villeneuve pourrait être malchanceux, mais son équipe et lui ont tout intérêt à ne pas jouer du coude. «On va courir demain, il va obtenir le respect des autres pilotes, il va apprendre à utiliser l'aspiration, a expliqué Richard «Slugger» Labbé, le chef mécano de Villeneuve. On travaille fort. On a mis tout ça sur pied en très peu de temps. La semaine dernière, on se préparait à faire une course d'ARCA. Là on fait une course de série Nextel. Mais, cela dit, faire cette course va nous préparer pour le Daytona 500, l'an prochain. Et c'est ça qui est important.»

Encore en apprentissage

Villeneuve pourrait être malchanceux, mais son équipe et lui ont tout intérêt à ne pas jouer du coude. «On va courir demain, il va obtenir le respect des autres pilotes, il va apprendre à utiliser l'aspiration, a expliqué Richard «Slugger» Labbé, le chef mécano de Villeneuve. On travaille fort. On a mis tout ça sur pied en très peu de temps. La semaine dernière, on se préparait à faire une course d'ARCA. Là on fait une course de série Nextel. Mais, cela dit, faire cette course va nous préparer pour le Daytona 500, l'an prochain. Et c'est ça qui est important.»

D'ici là, Villeneuve poursuit son processus d'apprentissage, même s'il court ce week-end en série Nextel. Il a d'ailleurs encore frais à l'esprit ce qui s'est passé il y a deux semaines à Las Vegas, lors de sa première course à vie en NASCAR. Notamment le fait de se faire allégrement distancer lors des relances. «Quand ça part, tu mets trop de gaz, tu fais déraper les pneus, tu perds un peu de place, et tu lâches un peu les gaz, a expliqué Villeneuve. Une fois que t'as lâché les gaz, tu perds le rythme et, quand tu l'as perdu, tu ne peux pas retrouver ta ligne. Tu te fais pogner une fois, tu te sens comme un deux de pique, mais j'ai bien enregistré la leçon.»

Chose certaine, il n'a l'air de tout sauf un deux de pique depuis le début du week-end. Espérons pour lui que ça va se poursuivre ainsi.

Au terme de la séance de l'après-midi, son nom figurait au 22e rang, ce qui aurait été amplement suffisant pour lui assurer une place sur la grille de départ. D'autant plus que seuls Michael Waltrip et A.J. Allmendinger ont réussi à le devancer parmi les pilotes qui doivent qualifier leur voiture - ils sont 16 à batailler pour huit places. Et encore, Waltrip et Allmendinger ont bénéficié de l'aspiration pour signer leurs meilleurs temps.

«La voiture était rapide à la fin. J'ai changé ma ligne de pilotage pour commencer le tour. C'est logique et j'ai vu les autres le faire, a reconnu un Villeneuve détendu et visiblement satisfait. Ce qu'on veut, c'est de commencer avec le plus d'élan possible en se servant de l'inclinaison de la piste.»

Ça et en adoptant une conduite précise et fluide. «Quand tu traverses la ligne de départ, tu dois déjà être collé à la ligne jaune intérieure, a-t-il expliqué. Quelques pieds de plus et ça peut avoir un impact. Et il ne faut pas donner de coup de volant, car tu perds un centième à chaque fois. Mais tout peut arriver en qualifs. Un coup de vent et c'est ruiné.»

Une fois l'épreuve de la qualification passée, la course à Talladega est une toute autre affaire. La pole ne garantit absolument pas la victoire à Talladega. En fait, ça ne veut à peu près rien dire. «La course se joue dans les derniers tours, a dit Villeneuve. Il faut rester hors de danger, être patient et apprendre comment la voiture se comporte tout au long de l'épreuve pour ainsi être capable de faire ce qu'il faut quand le moment fatidique arrive. Après tout, je ne suis pas ici pour faire le héros. J'ai plus à perdre qu'à gagner.»

Être impliqué dans un accident pourrait être particulièrement coûteux, par exemple. Et ce, même lors de la course de la série Craftsman d'aujourd'hui. «Il faut que je fasse attention de ne pas faire de bêtises, a avoué le pilote québécois. Je vais devoir me tenir à carreau. Les gens de NASCAR pourraient décider de ne pas me laisser courir en Nextel.»

Mais personne n'est à l'abri du Big One, le genre de carambolage monstre dont la piste de Talladega a le secret. «Ça va pas plus vite ici qu'ailleurs, sauf qu'ici tout le monde est ensemble, a expliqué Villeneuve. Alors quand il y en a un qui dérape, tout le monde dérape. Faut savoir que quand tu roules pendant une heure à fond, ça devient plus difficile pour la concentration.»