Il faut le voir entre les deux séances du jour dans le motor home de son équipe: lui le double champion du monde, en lutte pour un troisième titre consécutif, attablé seul, au vu de tous dans la partie publique du QG de l'écurie, au lieu de se cacher dans la luxueuse partie privative.

Il faut le voir entre les deux séances du jour dans le motor home de son équipe: lui le double champion du monde, en lutte pour un troisième titre consécutif, attablé seul, au vu de tous dans la partie publique du QG de l'écurie, au lieu de se cacher dans la luxueuse partie privative.

L'habituelle nuée de supporteurs, photographes, caméramen, journalistes qui accompagnent généralement les pilotes de sa trampe le laisse étrangement tranquille.

Il regarde à travers les vitres les gens déambuler dans le paddock.

Il semble vouloir montrer, puisqu'il n'a pas le droit de le crier, qu'il porte toute la misère du monde sur ses épaules.

Il faut dire que sur les 90 minutes de la première séance d'essais libres, l'Espagnol a passé les deux tiers du temps au garage, ses mécaniciens s'afférant sur la direction de sa monoplace. Mais, en six tours chronométrés, il a signé le quatrième chrono de la matinée, à 394/1000 de secondes de la Ferrari de Kimi Räikkönen dont le chrono restera le deuxième meilleur de la journée.

«Bien passé»

L'après-midi, Alonso tourne plus (30 tours) et signe le meilleur temps des deux séances avec 060/1000 de seconde d'avance sur la performance matinale de Räikkönen.

«Tout s'est bien passé aujourd'hui, indique Alonso. Nous avions une bonne idée de notre niveau de performance depuis les essais privés de la semaine dernière (McLaren-Mercedes les a dominés et Alonso a signé le meilleur temps des quatre journées, ndlr). Aujourd'hui, nous avons déterminé les bons réglages pour la course et je suis content de la façon dont la voiture s'est comportée.»

Le temps perdu le matin ? «Les mécaniciens ont réparé un petit problème sur ma direction mais le temps perdu n'a pas beaucoup affecté le résultat global», assure-t-il.

Alors il faut peut-être voir dans sa mine désabusée une manifestation de son mal-être chez McLaren-Mercedes.

D'autant que la Fédération internationale de l'automobile (FIA) a confirmé vendredi enquêter sur la possibilité qu'«un ou plusieurs pilotes» de l'écurie fut lié personnellement à l'affaire d'espionnage dont est victime Ferrari.

Et que le très bien informé site Internet autosport.com a révélé que, selon ses informations, Alonso serait dans le coup.

Avocats

Sur le conseil de leurs avocats, l'équipe et ses pilotes ont décidé de ne pas répondre à ses accusations avant le Conseil mondial de jeudi prochain.

En attendant, Alonso a un but: la victoire sur le circuit de Monza qui s'est toujours refusée à lui.

Il faudra battre son coéquipier Lewis Hamilton, quatrième chrono de la journée avec 232/1000 de seconde de retard sur l'Espagnol.

«La voiture semble vraiment très bonne sur ce circuit et nous avons déjà fait du bon travail» vendredi, clame le leader du championnat 2007 qui avait remporté l'an dernier à Monza le titre GP2.

Il faudra également mieux faire que les Ferrari, jamais aussi redoutables que sur «leur» circuit devant des tribunes incandescentes.

Räikkönen a démontré le potentiel de la F2007, même si «des problèmes d'hydraulique» ont amputé sa seconde séance et qu'il «reste du travail à faire, en particulier en vue des qualifications où nos concurrents sont particulièrement compétitifs».

En tout cas, «je ferai tout pour offrir à l'équipe et à tous ses supporteurs de quoi être heureux», promet celui qui succède à la Scuderia au héros de tout un peuple, Michael Schumacher. Le septuple champion du monde avait remporté le GP d'Italie l'an dernier avant d'annoncer sa retraite.