Une course parfaite – et quelques erreurs coûteuses de Renault – ont permis à Michael Schumacher de remporter le Grand Prix de Chine, dimanche, et de reprendre ainsi un léger avantage sur Fernando Alonso au championnat des pilotes de Formule 1.

Une course parfaite – et quelques erreurs coûteuses de Renault – ont permis à Michael Schumacher de remporter le Grand Prix de Chine, dimanche, et de reprendre ainsi un léger avantage sur Fernando Alonso au championnat des pilotes de Formule 1.

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S’élançant de la sixième position, Schumacher a fait mentir les pronostics qui donnaient un net avantage aux Renault d’Alonso et de Giancarlo Fisichella, parties côte-à-côte en première ligne.

«Je suis tellement content!», a dit un Schumacher particulièrement démonstratif après la course. «Après le départ, j’ai été surpris de voir que je pouvais maintenir le rythme de ceux qui me précédaient, ce qui était beaucoup mieux que ce que j’espérais.»

Il ne pleuvait plus au moment du départ, mais celui-ci a été donné sur une piste détrempée par les fortes averses tombées sur le circuit de Shanghai dans les heures précédant l’épreuve. Des conditions théoriquement idéales pour les Renault, chaussées de pneus intermédiaires Michelin qui avaient prouvé leur nette supériorité sur les Bridgestone de Ferrari sur piste mouillée, lors de la séance de qualification, samedi.

De fait, dans la première partie de la course, au cours de laquelle les voitures laissaient dans leur sillage de hautes gerbes d’eau, Alonso n’a eu aucun mal à creuser l’avance sur ses poursuivants. Après 10 tours, il profitait déjà d’un coussin de plus de 22 secondes sur son rival Schumacher.

L’Allemand a toutefois progressé lentement mais sûrement au sein du peloton, dépassant tour à tour Rubens Barrichello et Jenson Button et profitant de l’abandon de Kimi Raikkonen, victime d’une panne d’accélérateur. Après 17 tours, Schumi était troisième, derrière Fisichella.

Schumacher s’est arrêté pour un ravitaillement au 21e tour, mais Ferrari a décidé de ne pas changer ses pneus. Une sage décision, que Fernando Alonso, malheureusement pour lui, n’a pas imitée quand il est lui-même rentré aux stands, un tour plus tard. Les nouveaux pneus intermédiaires d’Alonso ont mis près de 10 tours avant de devenir suffisamment performants.

Entre-temps, l’Espagnol a perdu entre trois et quatre secondes au tour. Cela a permis à Fisichella, mais surtout à Schumacher (dont les Bridgestone étaient particulièrement performants sur une piste qui s’asséchait rapidement) de revenir dans sa roue.

«C’est une course difficile pour l’équipe car nous avons gaspillé une très bonne occasion, a dit Alonso. J’avais une bonne avance après 20 tours, mais mes pneus étaient très usés. Nous avons décidé de changer les pneus avant pour des neufs, mais c’était une erreur, comme nous l’a prouvé le fait que Fisi et Michael, qui avaient gardé leurs pneus d’origine, étaient beaucoup plus rapides que moi.»

Au 30e tour, Alonso a dû céder la tête à Fisichella. Quelques secondes plus tard, Schumacher l’a dépassé à son tour.

On croyait alors que Fisichella allait pouvoir se sauver avec la victoire, d’autant qu’il a réussi à prendre une légère avance sur Schumacher. Mais à sa sortie des puits au 41e tour, chaussé de pneus pour le sec, il a été incapable de maintenir sa trajectoire. Lui-même arrêté un tour plus tôt, Schumacher en a profité pour lui faire l’intérieur dans le premier virage.

«Le moment crucial s’est produit là, a commenté Schumacher. Je savais que j’aurais une occasion de dépasser Fisichella au premier virage même s’il sortait des puits devant moi, car il aurait de la difficulté à faire monter ses pneus en température – et c’est ce qui s’est produit. Ensuite, dans les derniers tours, j’ai conduit prudemment car je jouissais d’une avance confortable.»

Quant à Alonso, son second arrêt aux puits lui a coûté une dizaine de secondes supplémentaires, en raison d’un problème lors du changement de la roue arrière droite.

L’Espagnol a enfilé les tours rapides à son retour en piste, mais c’était trop peu, trop tard, et il n’a pu que dépasser Fisichella, sans pouvoir s’approcher de Schumacher.

Le résultat d’hier signifie que Schumacher et Alonso sont à égalité avec 116 points chacun au championnat des pilotes. Schumacher détient toutefois l’avantage en raison de ses sept victoires, une de plus que l’Espagnol. Si Schumacher gagne au Japon le week-end prochain et qu’Alonso ne marque pas de point, l’Allemand sera assuré de remporter son huitième titre de champion du monde.

Le championnat des constructeurs est pratiquement aussi serré : Renault a un tout petit point d’avance avec deux courses à faire. Ferrari a souffert de l’abandon de Felipe Massa, victime d’une collision avec David Coulthard au 45e tour.