Avec 91 points d'avance en tête du Championnat du monde de Formule 1 et seulement sept épreuves à disputer, l'Allemand Sebastian Vettel peut afficher une belle sérénité. Il ne s'en est pas privé hier à Monza, en conférence de presse préparatoire au Grand Prix d'Italie.

«Nous méritons d'occuper cette place, a estimé Vettel. Nous n'avons pratiquement commis aucune erreur cette saison. L'équipe a beaucoup progressé. Nos arrêts aux puits sont parmi les meilleurs et nous avons aussi amélioré plusieurs choses en coulisse, des choses que les gens ne voient pas, mais qui font une grosse différence. Globalement, tout le monde est beaucoup plus calme que l'an dernier.»

Champion du monde en titre, Vettel a remporté sept des 12 épreuves disputées jusqu'ici cette saison, il a terminé quatre fois deuxième et il n'a raté le podium qu'une seule fois (quatrième en Allemagne). Le recul de son coéquipier Mark Webber - qui n'a encore remporté aucune course cette saison - lui permet de bénéficier du soutien entier de Red Bull. Une victoire dimanche à Monza le placerait en position d'être sacré Champion du monde dès le prochain Grand Prix, à Singapour. Les Red Bull ne seront pourtant pas les favorites en Italie. L'équipe n'y a jamais fait mieux qu'une quatrième place.

«Ce n'est pas le genre de circuit qui met en valeur les caractéristiques de nos voitures, a expliqué l'Allemand. Il y a plusieurs lignes droites et aucun virage vraiment rapide. Cela dit, nous n'étions pas plus favoris en Belgique et nous avons réussi un doublé!»

Vettel a par ailleurs d'excellents souvenirs de Monza. C'est là qu'il a remporté sa première victoire, en 2008, quand il pilotait chez Toro Rosso, l'équipe «B» de Red Bull. «C'est quelque chose que je n'oublierai jamais. J'avais la chair de poule sur le podium», a rappelé celui qui était alors devenu le plus jeune vainqueur de l'histoire de la Formule 1.

Les adversaires de Vettel entendent bien profiter du rapide tracé de Monza pour sauver l'honneur. L'Italien Fernando Alonso, qui n'est qu'à 10 points de Webber (167-157) et du deuxième rang du classement mondial, croit Ferrari en mesure de se battre pour le podium. Il s'était d'ailleurs imposé à Monza en 2010. «Nous aimerions offrir une victoire aux tifosi, mais il faut être réaliste, a-t-il expliqué en conférence de presse. Nous n'avons pas été très performants lors des deux ou trois dernières courses et les améliorations apportées à nos voitures sont minimales ce week-end.»

Chez McLaren, Jenson Button et Lewis Hamitlon ne sont séparés que par trois points (149-146) et ils peuvent tous deux aspirer au deuxième rang. Alors que Button a souvent brillé dans des conditions difficiles, Hamilton a gâché de belles occasions par une série d'erreurs. Le directeur de l'équipe, Martin Whitmarsh, a répété hier qu'il laisserait ses pilotes libres d'agir comme ils l'entendent en piste.

«C'est parce qu'il est toujours à la limite que Lewis est un pilote exceptionnel, a-t-il noté. Nous ne lui demanderons sûrement pas de ralentir. Quant à Jenson, son sens de la course est très sûr et ça ne servirait à rien de lui imposer des directives.»

Après les ennuis rencontrés à Spa - les pneus s'étaient dégradés rapidement en raison des pressions imposées par l'angle de cambrure des roues -, Pirelli a suggéré un angle maximum inférieur à celui que les Red Bull ou les McLaren avaient l'habitude d'adopter. Un «détail», qui ne devrait pas influencer la hiérarchie.

Circuit le plus rapide de la saison (plus de 250 km/h de moyenne), Monza devrait offrir un beau spectacle, surtout en milieu de peloton, où plusieurs équipes se disputent les places d'honneur.