Le NASCAR ou un nouveau festival pour remplacer le Grand Prix du Canada? Mieux vaut ne pas trop y penser. Aucune manifestation sportive ou culturelle ne parviendra à redonner à Montréal ce qu'il a perdu avec le départ du Grand Prix, assurent plusieurs intervenants au fait du dossier.

«C'était l'événement no 1 au Canada pour les retombées économiques. Difficile de trouver quelque chose pour rivaliser avec ça», estime le président-directeur général du Regroupement des événements majeurs internationaux (REMI), Luc Fournier. Il serait étonnant qu'une activité unique puisse succéder au Grand Prix, concède le président de la chambre de commerce du Montréal métropolitain, Roger Plamondon. «La fin du Grand Prix du Canada, c'est la perte d'une visibilité sans pareille à l'échelle internationale, dit-il. Nous devons profiter du «momentum» créé par les négociations avec Bernie Ecclestone pour bâtir à Montréal des activités de grande envergure qui permettront d'attirer autant de gens.»

Mais la clientèle jet-set qu'attirait la F1 pourrait bien avoir déserté la métropole pour de bon, juge pour sa part Michel Archambault, titulaire de la chaire de tourisme Transat de l'UQAM. «Après les Jeux olympiques et la Coupe du monde de soccer, le Championnat du monde de Formule 1 est la manifestation sportive la plus lucrative. Des projets comme le NASCAR ou des compétitions de sports extrêmes n'attireront pas une foule aussi sophistiquée et dépensière», estime le professeur.

«Si l'on veut regagner cette clientèle, il faudra la rejoindre par le cinéma, la mode, ou d'autres créneaux de prestige», croit le directeur du Groupe de recherche sur les espaces festifs, Sylvain Lefebvre.

 

Hier, le maire de Montréal n'a pas voulu s'avancer sur le type d'activité appelé à remplacer le Grand Prix. «Ce n'est pas le but, aujourd'hui, de spéculer sur le genre d'événement qui pourrait avoir lieu à Montréal, mais avec la collaboration des milieux d'affaires et du tourisme, on pourra en attirer d'autres», a-t-il déclaré.

Plus de sport

La métropole québécoise a assez d'événements culturels et devrait plutôt chercher à regagner les amateurs de sport, opine Luc Fournier, qui souhaite voir des compétitions annuelles de natation et de tennis de calibre international à Montréal, d'ici trois ou quatre ans. «On ne doit pas voir la fin du Grand Prix comme un signe d'échec et de déclin, conclut M. Lefebvre. C'est une défaite, oui, mais ce n'est pas la fin du monde.»

Avec Violaine Ballivy