La journée d'hier était un très spéciale pour Raymonde et Roger Ortillon. Le couple d'octogénaires assiste au Grand Prix de Formule 1 depuis plus de 30 ans, mais ce week-end, il va suivre la course à la télé.

«On ne peut plus venir, on est trop vieux», lance Mme Ortillon. Pour ne pas complètement se couper de la F1, ils sont venus faire leur tour dans la ligne des puits, hier pour la journée portes ouvertes. C'était beaucoup plus facile pour leurs vieilles jambes: un autobus laissait les amateurs près du garage de Ferrari, un autre les reprenait juste après celui de Force India. Entre les deux, les amateurs pouvaient zyeuter les monoplaces, jaser avec les mécanos qui se risquaient hors des garages et, parfois, entrevoir un pilote.

En vraie connaisseuse, Raymonde Ortillon était surtout intéressée par les voitures. «Elle est beaucoup plus fan que moi, dit son mari. Elle est souvent venue toute seule aux courses.» Pour encourager quelle écurie? «Mon pilote préféré, c'était Schumacher. J'ai une réplique de sa voiture en miniature, une réplique de son casque...» Qui a pris sa place dans son coeur? «Kimi Raikkonen. Il a l'air sympathique et il est beau garçon.» Ce n'est pas parce qu'on a 83 ans qu'on arrête d'avoir du goût!

Jonathan Ha Fouh Sam Fat était aussi fasciné par les bagnoles rouges. À quatre ans et demi, il est déjà un partisan de la Scuderia, comme en fait foi son t-shirt écarlate. «Il n'avait pas trop le choix, je suis un partisan de Ferrari», lance son père, Patrick, en riant. «Mais le rouge est sa couleur préférée, de toute façon.»

Les journées portes ouvertes comme celle tenue d'hier au circuit Gilles-Villeneuve sont chose rare en Formule 1. La plupart du temps, les garages restent fermés aux regards des spectateurs... et des autres écuries. Hier, 13 000 personnes (un record!) ont profité du beau temps pour venir se balader dans la ligne des puits. C'est beaucoup plus que les foules pour les essais libres du vendredi, sur certains circuits.

 

Si les voitures et l'impressionnante infrastructure des écuries valent à elles seules le détour, le rêve reste toujours de voir les pilotes. Certains sont venus faire leur petite (très petite) visite du côté des puits, hier: Mark Webber, Lewis Hamilton, Nelson Piquet Jr., Heikki Kovalainen. Le plus généreux du lot: Sébastien Bourdais, qui a passé près de 20 minutes dans le garage, à signer des autographes.

Ses années de Champ Car lui ont appris que le sport existe d'abord et avant tout pour le plaisir du public. Les autres pilotes ont dû l'oublier.