Le début de saison a été délicat pour Ferrari en Formule 1, avec d'inhabituels problèmes de fiabilité en Australie, mais la scuderia a ensuite sérieusement redressé le tir et elle survole la concurrence depuis trois Grands Prix.

Le champion du monde Kimi Raikkonen a remporté deux courses, en Malaisie et dimanche en Espagne. Son coéquipier Felipe Massa s'est quant à lui imposé à Bahreïn voilà deux semaines.

Sans une erreur du petit Brésilien à Sepang, l'écurie italienne resterait même sur trois doublés consécutifs, preuve d'une certaine supériorité.

«En général, après les trois premières courses lointaines, Barcelone est un bon révélateur de la hiérarchie: à ce qu'on a vu il semble qu'on conserve un petit avantage, se félicite Luca Baldisserri, le directeur technique de Ferrari. On peut donc se montrer raisonnablement confiant pour le reste de la saison, à condition qu'on ne fasse pas d'erreurs et qu'on continue à développer la voiture.»

La scuderia, championne du monde en titre après le déclassement de McLaren-Mercedes l'an dernier, a repris la tête au classement constructeurs avec 47 points, devant BMW Sauber (35 pts) et McLaren-Mercedes (34 pts). Elle n'a plus connu de gros problèmes de fiabilité depuis Melbourne où, fait rarissime, elle avait enregistré deux abandons dans la même course en raison de soucis de moteur.

La fiabilité avait justement été son talon d'Achille l'an dernier et tout le monde dans l'équipe italienne insiste donc sur l'importance de poursuivre le développement de la voiture.

Marge de sécurité

«On doit continuer dans cette direction et faire attention à tous les petits détails, déclare ici Stefano Domenicali, le président de la scuderia. Nos adversaires sont très forts et il suffit d'un minuscule problème pour qu'un bon résultat vous glisse entre les doigts.»

Ferrari semble quand même disposer d'une certaine marge de sécurité. Si l'on prend en compte la fin de saison dernière, la scuderia a quand même remporté cinq des six derniers Grand Prix, dont quatre grâce au seul Kimi Raikkonen. Le Finlandais, champion du monde en titre, a du coup déjà repris les devants au classement des pilotes, où il compte neuf points d'avance sur Lewis Hamilton (McLaren-Mercedes).

Cependant, la concurrence ne baisse pas les bras pour autant.

«Je pense qu'on est très proche de Ferrari, veut ainsi croire Norbert Haug, le directeur de Mercedes Motorsport. C'est très serré et si on enlève l'erreur de Lewis au départ à Bahreïn et la pénalité dont on a écopé en Malaisie, je considère qu'on devrait avoir 10 points aujourd'hui. De toute façon c'est l'équipe qui développera le plus sa voiture en cours de saison qui remportera le championnat.»

«Notre rythme était bon, je ne sais pas si les Ferrari pouvaient encore accélérer mais si ce n'est pas le cas les trois équipes sont vraiment très proches les unes des autres», estime quant à lui Mario Theissen, le président de BMW Motorsport.

Dans 15 jours se profile en tout cas le Grand Prix de Turquie à Istanbul. Un circuit qui devrait encore bien convenir à Ferrari: elle y avait réussi le doublé l'an dernier.