Les essais hivernaux permettent rarement de tirer des conclusions définitives sur le déroulé d'une saison de Formule 1, mais à la lumière des derniers tests de l'intersaison qui se sont achevés mercredi à Barcelone, quelques grandes tendances s'annoncent pour 2008.

La course en tête:

Aucun scoop ici, mais Ferrari et McLaren se présentent une nouvelle fois comme les deux grands rivaux pour les titres mondiaux, pilote et constructeur. Pour le pilote Toyota Jarno Trulli, les Ferrari championnes en titre disposent d'une avance «déconcertante» sur la concurrence.

Quant aux McLaren, elles disposent d'un atout supplémentaire puisque le boîtier électronique standard Secu, qui équipe toutes les monoplaces du plateau cette saison, est construit par... McLaren. L'écurie britannique maîtrise donc par coeur ses systèmes, que les autres ont dû apprendre à faire fonctionner. Un gain de temps appréciable, qui a certainement permis à Lewis Hamilton de réussir les meilleurs temps lors de quatre séances d'essais depuis le début de l'année, record officieux.

Le peloton de chasse:

Discrètes, les Williams, quatrièmes l'an dernier, ont, à l'inverse, réussi une solide campagne cet hiver. Ses deux pilotes, Nico Rosberg et Kazuki Nakajima, tous deux fils d'anciennes gloires de la F1, se sont ainsi régulièrement classés dans le peloton de tête. Pour les 30 ans de l'écurie, Franck Williams ne peut certainement pas rêver de titre mondial, mais une victoire n'est pas à exclure. A Monaco, pour le 600e Grand Prix de Sir Franck ?

Bénéficiant du déclassement de McLaren au Championnat du monde constructeurs la saison dernière, BMW Sauber a pris une belle deuxième place derrière Ferrari. L'écurie suisse-allemande semble cependant encore à bonne distance des deux équipes de pointe et les temps réalisés lors des tests hivernaux ne laissent pas penser que cet écart se réduit.

Renault, champion du monde en 2005 et 2006, troisième en 2007, ne s'est pas non plus montré sous son meilleur jour durant les essais d'intersaison. Malgré le retour de son pilote prodige Fernando Alonso, l'écurie française est restée la plupart du temps à bonne distance des premières places.

Red Bull pourrait, de son côté, créer la surprise. Mark Webber s'est ainsi classé en haut des feuilles de temps à deux reprises cet hiver et si la fiabilité est enfin au rendez-vous, le «taureau rouge» (5e en 2007) peut espérer se rapprocher du podium.

La lutte pour les points:

Malgré les budgets colossaux engloutis, les deux écuries japonaises Toyota et Honda végètent en fond de classement. Régulièrement distancées cet hiver, les Toyota (6e en 2007) ont juste réussi un coup d'éclat, Trulli signant le meilleur temps de la toute dernière séance d'essais mercredi à Barcelone. Est-ce un réel signe de progrès ou le fruit de circonstances favorables ?

Honda (8e en 2007) compte, de son côté, sur l'arrivée de Ross Brawn pour redresser la barre. Mais le nouveau président a rejoint tardivement l'écurie nippone, qui s'est régulièrement classée au fin fond des feuilles de temps cet hiver et se dirige vers une nouvelle «saison de transition».

Les Toro Rosso, petites soeurs des Red Bull, sont en progrès, mais ne courront avec leur voiture 2008 qu'à partir du quatrième Grand Prix.

L'année s'annonce difficile:

Les Force India 2008 du milliardaire indien Vijay Mallya ont été dévoilées très tard, mais ont réussi des temps honnêtes lors des derniers essais de Barcelone. Coup de bluff ? A moins que le directeur technique Mike Gascoyne n'ait encore réussi un bon coup. Fisichella peut espérer entrer dans le top 16 en qualifications.

Enfin, le mystère demeure pour la petite écurie Super Aguri, qui n'a tourné en tout et pour tout que trois jours à l'intersaison, et encore, avec une seule voiture de 2007. Les importants problèmes financiers font craindre le pire pour une équipe pourtant soutenue par Honda. Sera-t-elle seulement au départ à Melbourne ?