En échange, la FIA promet à Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Pedro de la Rosa une amnistie complète contre d'éventuelles sanctions.

En échange, la FIA promet à Lewis Hamilton, Fernando Alonso et Pedro de la Rosa une amnistie complète contre d'éventuelles sanctions.

Par la voix de son président Max Mosley, la FIA s'engage donc dans la voie de la délation. Et on se demande bien pourquoi.

Hier, le magazine Autosport laissait entendre que De La Rosa et Alonso se seraient échangé des courriels en début de saison, au sujet des «secrets de réglages» de la Ferrari F2007. Ces échanges auraient été transmis cette semaine à la FIA.

Voilà qui ajoute du lest à la défense de McLaren, selon qui un seul employé aurait bénéficié des informations prétendument coulées par un technicien de la Scuderia.

À la lumière de ces informations, la FIA convoque à nouveau le Conseil mondial, le 13 septembre, probablement pour réentendre les explications que McLaren avait déjà fournies devant ces instances en juillet.

Une nouvelle audience, soit. Mais pourquoi demander aux pilotes de dénoncer leurs pairs? L'écurie ne serait pas la première à pousser un peu trop loin le bouchon de la concurrence. Pourtant, on n'a jamais inquiété Michael Schumacher lorsque son équipe, Benetton, a discrètement retiré les filtres de ses pompes à essence pour accélérer le ravitaillement.

Et quelle crédibilité accorder à la délation d'un type qui, d'un côté, reçoit des millions d'une entreprise qu'il s'apprête à dénoncer, et de l'autre, est soupçonné de vouloir la quitter à tout prix? Je parle bien sûr d'Alonso.

D'ailleurs, c'est la thèse qui fait couler le plus d'encre dans la presse italienne ces jours-ci. Mécontent de son sort chez les Anglais, l'ex-champion du monde chercherait à torpiller son équipe à tout prix. Et à se trouver au plus vite - seconde rumeur! - un volant chez Ferrari.

Ce qu'il ne faut pas entendre! Alonso serait-il donc suicidaire? Voudrait-il saboter un championnat du monde qui, somme toute, est encore ouvert? Et traîner avec lui la réputation d'un délateur à qui personne ne peut faire confiance?

Selon toute apparence, la FIA, poussée par Ferrari, cherche à ajouter du tonus à sa preuve contre McLaren. Une pression à laquelle s'ajoute la profonde animosité qui oppose Mosley à Ron Dennis, le patron de l'écurie anglo-allemande. Ces deux-là, c'est clair, sont engagés dans une lutte à finir.