Cette phrase de l'ancien pilote Ken Schrader, embauché pour épauler et conseiller Patrick Carpentier, résume assez bien l'état d'esprit qui régnait chez Gillett-Evernham Motorsports, hier, après la qualification de la course de série Nextel.

Cette phrase de l'ancien pilote Ken Schrader, embauché pour épauler et conseiller Patrick Carpentier, résume assez bien l'état d'esprit qui régnait chez Gillett-Evernham Motorsports, hier, après la qualification de la course de série Nextel.

Tout le monde avait le sourire aux lèvres alors que l'on s'affairait à travailler sur la voiture, chose qui n'aurait pas été nécessaire si on avait raté la qualif.

Par contre, on n'aurait certainement pas pu prévoir un tel dénouement à la lumière des résultats des essais du matin. «Je savais qu'il pouvait y arriver, mais ça aurait pu aller d'un côté comme de l'autre, a avoué Schrader. Je lui ai dit: "C'est ta voiture, tu vas la conduire l'an prochain. Tu n'as donc rien à perdre, aussi bien y mettre toute la gomme."»

Résultat? Carpentier a gagné près d'une seconde en écoutant les conseils du vieux pro. «Il est un bon pilote dans une bonne voiture, mais il n'a pas conduit ce type de voiture sur cette piste, a dit Schrader. Et il n'avait eu droit qu'à une heure et demie d'essais. J'ai donc tenté de lui expliquer ce qu'il devait faire et à quoi il devait s'attendre. Mais, au bout du compte, c'est lui qui a conduit la voiture, et il a réussi.»

Même son de cloche chez Bill Davis Racing. «Je suis fier de lui. Il a bien qualifié le camion et il a bien qualifié la voiture. Il a fait son travail, a indiqué le chef mécano de Jacques Villeneuve, Richard Slugger Labbé. C'était notre plus important test jusqu'à maintenant. Et il l'a relevé de belle façon.»

D'autant plus que Villeneuve venait de faire la qualification de sa camionnette Craftsman quand il a sauté dans sa bagnole de série Nextel. "Après la qualif de la série Craftsman, je lui ai dit d'oublier le camion. Il m'a répondu "quel camion?" J'ai vraiment aimé son attitude. Il est resté en tout temps concentré, il a écouté nos conseils."

Sans doute emporté par son enthousiasme - on lui pardonnera -, Labbé a soutenu que Villeneuve allait tout donner en course, qu'on visait même la victoire. On était beaucoup plus pragmatique chez Gillett-Evernham. "Ces gars-là roulent à chaque tour comme s'ils étaient en qualification, a expliqué Ken Schrader. Souvent, un pilote qui se qualifie bien mais qui n'a pas beaucoup d'expérience connaît des problèmes dans les 10 ou 15 premiers tours. Patrick doit d'abord en profiter pour apprendre. Si on part d'ici avec 300 tours d'expérience supplémentaire, on va être en bien meilleure posture la semaine prochaine à Homestead."