Sébastien Loeb, quadruple champion du monde des pilotes de rallye, a fêté Noël avec trois semaines d'avance, mardi et mercredi sur la piste du circuit Paul Ricard, dans le Var, en roulant dans une Renault R26 de Formule 1 dans des temps très corrects pour un rallyman.

 

«Ca fait de belles sensations, a dit un Loeb souriant et transpirant après avoir bouclé 18 tours en deux séries entrecoupées de conseils par le Finlandais Heikki Kovalainen, pilote Renault F1. Je m'étais dit: un jour, il faut essayer. Voilà, c'est fait, mais ça donne envie de recommencer.»

 

«Au début, c'est impressionnant et après on prend le rythme, mais ça n'a rien à voir avec ce que je fais d'habitude. À la fin, dans les longs virages, je pensais plus à retenir la tête qu'à conduire la voiture», a-t-il ajouté.

 

Loeb s'était pourtant entraîné récemment... dans un kart, en roulant équipé d'un casque lesté de poids supplémentaires, pour simuler les G subis dans une F1.

 

«La courbe de Signes, quand Heikki dit que ça passe à fond, on a du mal à y croire. À la fin, j'étais à une seconde de ses temps. C'est bien mais c'est juste une fois comme ça. Il y a des endroits où je savais que je perdais du temps et que je pouvais encore m'améliorer un peu», a expliqué le Français, surnommé par certains «le Schumacher des rallyes».

 

<b> «300 au lieu de 250»</b>

 

Mardi, Loeb avait déjà fait une douzaine de tours pour se mettre la R26 en mains. «Il fallait l'arrêter après chaque série de cinq tours, parce qu'il commençait à prendre confiance...», a dit un responsable de Renault F1.

 

La R26 du test était en réglages aérodynamiques de type Monaco et pneus medium, pour plus de sécurité.

 

Peintes sur son casque, Loeb portait pour la première fois quatre couronnes dorées de champion du monde. Pilote éclectique, il avait déjà roulé sur circuit dans des prototypes de l'équipe Pescarolo Sport aux 24 Heures du Mans (abandon en 2005, 2e en 2006).

 

«C'est un petit peu ce que j'avais découvert au Mans, mais en plus fort: plus de puissance, de freinage, d'appui. L'expérience du Mans m'a beaucoup servi pour avoir un feeling dans la voiture. Ca va beaucoup plus vite mais tout va ensemble, la puissance, le grip. Et si on regarde la télémétrie, on se rend compte que ça passe beaucoup plus vite, 300 au lieu de 250 à certains endroits», a encore précisé Loeb.

 

<b>Cadeau</b>

 

Le matin, Loeb et Sordo avaient continué, comme mardi, à initier Kovalainen au pilotage d'une C4 WRC, jusqu'à ce que le jeune Espagnol, avec le Finlandais à côté, arrache la roue avant gauche de la C4 contre une pierre. Une spéciale de 3 km, sur terre, serpentait dans la garrigue au-dessus du parc d'attractions OK Corral, tout près du circuit.

 

Kovalainen a roulé à quelques centièmes des temps de Loeb. Comme Loeb dans une F1, il a des dispositions certaines pour aller vite dans une voiture de course, du moment qu'elle a un gros moteur qui fait beaucoup de bruit. Ses passages ont déclenché l'enthousiasme des nombreux journalistes invités par le groupe Total, partenaire de Citroën en WRC et de Renault en F1, avec Elf.

«J'ai toujours suivi les rallyes, depuis l'époque de Vatanen, Salonen et Kankkunen, et je suis très ami avec Marcus Grönholm. Maintenant, je suis les exploits de Loebinen et Sordonen», a plaisanté Kovalainen, 22 ans.

 

Comme Loeb, 33 ans et désormais père de famille, il était ravi de sa journée et de son cadeau. Comme un gosse le jour de Noël...