MELBOURNE, Australie - En 15 ans de carrière au plus haut niveau du sport automobile, Felipe Massa a tout connu : le dur apprentissage de la F1, des victoires, des coéquipiers exceptionnels comme Michael Schumacher, la déception immense d'un titre mondial perdu dans les tout derniers virages d'une saison et... Lance Stroll, quand celui-ci n'était qu'un enfant. Le « kid » est aujourd'hui son coéquipier chez Williams après un incroyable jeu de chaises musicales cet hiver. Le Brésilien sera-t-il pour autant celui qui lui montrera la voie du succès ?
« Je connais Lance depuis qu'il est gamin. Je l'ai rencontré alors que j'étais chez Ferrari, son père avait une très bonne relation avec Ferrari. Je me souviens de l'avoir rencontré quand il était un kid. »
C'est en 2007, dans les paddocks de Ferrari, que Felipe Massa rencontre pour la première fois celui qui a, d'une certaine façon, succédé à Valterri Bottas, parti cet hiver chez Mercedes remplacer le champion du monde retraité Nico Rosberg. Le jeune Lance n'a alors que 8 ans et il fait ses premiers tours de piste en karting.
Dix ans plus tard, l'enfant en question est aux côtés du Brésilien.
PHOTO SAEED KHAN, AGENCE FRANCE-PRESSE
En 2007, à l'époque où il pilotait chez Ferrari, Felipe Massa (à droite) a rencontré Lance Stroll pour la première fois, alors que son père Lawrence entretenait de bons rapports avec la direction de l'écurie italienne. Cette saison, Massa et Stroll feront équipe chez Williams.
La succession de Valterri Bottas n'est cependant pas tout à fait celle qui était programmée lorsque Williams annonce officiellement le 3 novembre 2016 que Lance Stroll est sa nouvelle --et jeune-- recrue pour cette saison 2017. Le Québécois est censé justement remplacer Felipe Massa, contraint à la retraite à 35 ans passés. La suite, on la connaît. Valterri est parti, Felipe a été rappelé à la rescousse. Il faut croire que Lance Stroll et Felipe Massa devaient absolument se côtoyer sous les mêmes couleurs en F1.
« Je ne m'attendais pas à être ici à Melbourne ce jeudi, j'aurai dû être quelque part ailleurs, à manger plus, à grossir », s'est amusé le Brésilien hier.
Felipe Massa a dû rapidement digérer le temps des Fêtes pour sortir de sa retraite. « J'ai eu beaucoup d'encouragements de tout le monde pour que je continue, de ma famille, de mes fans, dit l'intéressé. C'était vraiment incroyable de voir tout le monde me dire : vas-y, continue, on veut te voir. J'ai eu un sentiment incroyable quand j'ai arrêté l'an dernier, beaucoup de joie lors de la dernière course au Brésil. La manière dont j'ai arrêté a été fantastique. Donc ça n'a pas été facile pour moi de prendre cette décision de continuer cette année. Tout était beau. Mais peut-être que certaines choses arrivent pour une raison. »
15e saison de F1
Cet hiver, Massa a donc repris le chemin du siège de Williams à Grove, a enfilé de nouveau sa combinaison de pilote et a participé pour la 15e fois de sa vie aux essais de pré-saison à Barcelone en février.
À présent, il assume à nouveau ce rôle de coéquipier. Et comprend d'autant mieux ce qui attend Lance Stroll que lui aussi a fait ses débuts très tôt en Formule 1 en 2002. À l'âge de 20 ans.
Cet hiver, l'ancien pilote de Ferrari a également rapidement mis son jeune coéquipier dans les meilleures dispositions. « J'espère vraiment que Lance va apprendre rapidement pour bien démarrer, va avoir des résultats, marquer des points, déclarait-il sur Twitter le 16 février. J'espère vraiment le meilleur pour Lance.
« J'espère qu'avec mon expérience, je puisse l'aider. Que l'on va s'entraider. C'est ce que j'ai fait avec Valterri Bottas pendant trois ans. J'espère qu'il va en être de même et que Lance va avoir un grand avenir devant lui. »
Le jeune Stroll ne peut que tirer profit de l'expérience de son aîné sans devoir non plus compter sur celui-ci systématiquement.
« Felipe est un coéquipier, insiste Lance Stroll. On travaille ensemble pour améliorer l'équipe. Je peux beaucoup apprendre de lui, il apporte beaucoup à l'équipe. Pour l'équipe, c'est tout bénéfice de l'avoir. C'est un bon pilote que je peux aller chercher. »
Le pilote recrue est conscient qu'il est aux côtés d'un coéquipier finalement sans doute idéal.
Ils ont beau être coéquipiers et le plus jeune a beau avoir tout intérêt à apprendre du plus expérimenté. Mais tôt ou tard, chacun voudra terminer les courses devant l'autre.