(Los Angeles) Le phénomène français du basket Victor Wembanyama saura mardi dans quelle équipe il entamera vraisemblablement sa carrière dans la NBA, lors de la très attendue loterie du repêchage qui déterminera l’heureuse franchise vouée à le choisir en premier, le 22 juin.

« Wemby » ne connaîtra officiellement sa destination que dans cinq semaines, lors de la grand-messe annuelle organisée à Brooklyn, au cours de laquelle les 60 meilleurs espoirs, issus des universités américaines, de la G-League (ligue mineure, antichambre de la NBA) et des championnats étrangers, seront sélectionnés un à un, sur deux tours, par les trente équipes du championnat nord-américain.

Ce soir-là, sauf énorme surprise, son nom sera prononcé en premier par le commissaire de la ligue Adam Silver, qui dévoilera ainsi le choix de la franchise ayant gagné le droit de sélectionner en premier. Car quelle qu’elle soit, celle-ci ne devrait pas jeter son dévolu sur un autre joueur que le Français, même si son principal rival, le meneur américain Scoot Henderson, a de quoi séduire.

Wembanyama lui-même, bluffant par son aisance à gérer les énormes attentes autour du jeune homme qu’il est encore à 19 ans, ne feint pas d’évoquer le moment attendu et l’excitation qui monte en lui.

« Dix jours avant de connaître ma future équipe. C’est vraiment un truc de fou », a-t-il ainsi tweeté le 6 mai, avant son match de gala à Bercy, où il a régalé les 15 000 spectateurs venus le voir réussir 25 points et 10 rebonds, lors de la victoire de son équipe, Boulogne-Levallois, contre Bourg-en-Bresse (93-82) en Élite.

« Extraterrestre »

Il ne s’attend évidemment pas à un autre scénario que celui d’être sélectionné en premier. Chose qui n’est jamais arrivée à un Français, le plus haut repêché ayant été Killian Hayes, en 7e position par Pistons de Detroit en 2020, quand Tony Parker, le plus glorieux de tous avec ses quatre bagues de champion, avait été choisi en 28e position par les Spurs de San Antonio en 2001.

Il faut dire que depuis de longs mois, il est LE favori pour être N.1 aux yeux des nombreux observateurs, des recruteurs des franchises et même des joueurs anciens ou actuels de la NBA, qui s’accordent à dire que « Wemby », très mobile, technique et agile malgré sa grande taille (2,21 m, 2,43 m d’envergure), est un talent comme on n’en voit qu’un par génération, LeBron James allant jusqu’à le qualifier d’« extraterrestre ».

D’ailleurs, depuis le repêchage de « LBJ », choisi par les Cavaliers de Cleveland en 2003, on n’avait pas vu pareil engouement suscité par un « prospect ». Avant de devenir « King James », ce dernier était annoncé comme « l’Élu », ses faits et gestes avaient été scrutés, ses rencontres de lycée retransmises sur des chaines nationales.

Wembanyama, lui, a eu droit à une petite tournée promotionnelle bien avant l’heure, en octobre, près de Las Vegas pour donner un aperçu de son talent de basketteur et de son assurance face aux médias américains, la NBA diffusant ensuite, sur son site, ses matchs disputés avec Boulogne-Levallois. Du jamais vu pour un étranger.

« Un bon endroit »

Depuis, LeBron a confirmé la prophétie, concurrençant Michael Jordan pour le statut de meilleur joueur de tous les temps, fort d’un palmarès pantagruélique, qu’il tente d’encore embellir à 38 ans. C’est évidemment tout le bien qu’on peut souhaiter à Wembanyama.

Reste à présent à savoir où va se poser le vaisseau spatial de l’« extraterrestre » tricolore dans la galaxie étoilée de la NBA, sachant qu’une part de hasard vient apporter un peu de suspense à l’affaire, dans cette cruciale loterie.

Quatorze équipes — celles ayant été éliminées de la course aux séries éliminatoires — sont concernées, mais avec pour chacune un pourcentage de chances d’être tirée en premier, déterminé par son bilan à l’issue de la saison régulière écoulée.

Ainsi, les trois formations aux plus mauvais rapports victoires/défaites possèdent 14 % d’hériter du premier choix. En l’occurrence, il s’agit de Detroit, Houston et San Antonio.

Suivent dans l’ordre décroissant de probabilités, Charlotte (12,5 %), Portland (10,5 %), Orlando (9 %), Indiana (6,8 %), Washington (6,7 %), Utah (4,5 %), Dallas (3 %), Chicago (1,8 %), Oklahoma City (1,7 %), Toronto (1 %) et La Nouvelle-Orléans (0,5 %).

Si tout le monde se demande quelle serait l’équipe idéale pour conquérir la NBA, Wembanyama ne s’en préoccupe pas. « Un joueur destiné à devenir un grand joueur, peu importe l’endroit où il tombe, ce sera le bon. C’est pour ça que je ne m’inquiète pas du tout. Ce sera un bon endroit ».