Dick Allen, un redoutable frappeur droitier qui a été élu sept fois au match des étoiles du baseball majeur, nommé recrue de l’année dans la Ligue nationale en 1964 et joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue américaine en 1972, est décédé. Il était âgé de 78 ans.

Les dirigeants des Phillies de Philadelphie, l’équipe avec laquelle Allen a amorcé sa carrière, ont annoncé son décès lundi.

En septembre dernier, les Phillies avaient procédé au retrait du chandail numéro 15 d’Allen, un honneur que plusieurs jugeaient attendu depuis longtemps pour l’un des plus grands joueurs de cette concession, qui a combattu le racisme pendant une période tumultueuse avec l’équipe durant les années 60.

« Les Phillies ont le cœur brisé à la suite du décès de notre cher ami et collègue de travail, Dick Allen », ont déclaré les dirigeants de l’équipe.

« On se souviendra de Dick pas seulement comme l’un des plus grands et populaires joueurs de l’histoire de la concession, mais aussi comme d’un courageux guerrier qui a dû surmonter beaucoup trop d’obstacles pour s’élever au niveau qu’il a atteint. »

Pendant une carrière de 15 saisons, Allen a affiché une moyenne au bâton de ,292 avec 351 circuits et 1119 points produits. Sa moyenne combinée de présence sur les buts et de puissance s’est élevée à ,915. Il a évolué au premier but, au troisième coussin et au champ gauche.

Après sept campagnes à Philadelphie, Allen a joué pendant une saison avec les Cardinals de St. Louis, en 1970, et avec les Dodgers de Los Angeles, en 1971.

En 1972, il s’est joint aux White Sox de Chicago avec lesquels il a mérité le titre de joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue américaine après des récoltes de 37 circuits et 113 points produits et une moyenne au bâton de ,308.

Il a mis un terme à sa carrière avec les Athletics d’Oakland en 1977, après deux autres campagnes à Philadelphie.

Durant une période de 11 saisons, entre 1964 et 1974, Allen a claqué 319 circuits, un total qui lui a conféré le cinquième rang derrière quatre joueurs élus au Temple de la renommée : Hank Aaron (391), Harmon Killebrew (336), Willie Stargell (335) et Willie McCovey (327), Son OPS de ,940 durant cette période n’a été devancé que par Aaron (,941).

L’Association des chroniqueurs du baseball majeur n’ont pas élu Allen au Temple de la renommée, et celui-ci est passé à un vote près d’être intronisé à la suite d’un vote du Comité de l’Âge d’Or.

John Middleton, associé principal des Phillies, avait outrepassé la politique « non écrite » de longue date de l’équipe qui stipulait que seuls les joueurs intronisés au Temple de la renommée pouvaient voir leur numéro retiré.

« Je remercie la ville de Philadelphie. Même si ç’a été difficile, je me suis fait quelques amis en cours de route », avait déclaré Allen, lors d’une touchante cérémonie tenue par un chaud et ensoleillé après-midi au stade des Phillies.

Mike Schmidt, le légendaire joueur de troisième but des Phillies, qui avait aidé à sortir Allen de sa retraite pour qu’il effectue un deuxième stage avec l’équipe en 1975, était du nombre des anciens joueurs présents lors de la cérémonie. Ils portaient des masques et étaient assis à quelques mètres d’écart les uns des autres pendant la pandémie du coronavirus qui a réduit la saison à 60 matchs.

Schmidt a qualifié Allen de « mentor extraordinaire » qui a été injustement traité de « mauvais coéquipier » et de « perturbateur ».

« Dick était un Afro-Américain sensible, qui refusait d’être traité comme un citoyen de deuxième classe », avait déclaré Schmidt, dans une allocution.

« Il a joué devant des partisans locaux qui étaient les produits de cette époque raciste [avec] des coéquipiers racistes et des règles différentes pour les Blancs et les Noirs. Des spectateurs lançaient des objets en sa direction et pour cette raison, Dick portait un casque de frappeur pendant tout le match. Ils lui ont crié des insultes raciales dégradantes. Ils ont jeté des déchets dans la cour avant de sa résidence. En général, il a été tourmenté et c’est venu de toutes les directions. Et Dick s’est rebellé. »

Schmidt a fait remarquer que Allen n’avait pas une mauvaise réputation lorsqu’il a porté les couleurs des Cardinals, des Dodgers et des White Sox. Il a aussi mené une campagne pour que Allen soit admis au Temple de la renommée.

« Mes amis, ces étiquettes [négatives] ont gardé Dick Allen hors du Temple de la Renommée », avait affirmé Schmidt.

« Imaginez ce que Dick aurait pu accomplir à titre de joueur dans une autre époque, avec une autre équipe, si on l’avait laissé seul pour qu’il puisse peaufiner son talent, être confiant, se présenter au stade tous les jours et simplement jouer au baseball. »