Les Red Sox de Boston sont vraiment partis de loin.

Après le fiasco de la saison 2012, caractérisée par le passage houleux de Bobby Valentine aux commandes de l'équipe assorti d'une honteuse dernière place au classement, on n'attendait rien de vraiment lumineux de la part des hommes aux bas rouges.

Les points d'interrogation étaient tellement nombreux dans l'alignement des Red Sox que seule une symbiose parfaite entre le noyau dur de l'organisation et les nouveaux venus embauchés par le directeur général Ben Cherington allait produire des résultats positifs. Peut-être.

Mike Napoli pouvait-il occuper le poste de joueur de premier coussin avec efficacité pendant une saison complète? Shane Victorino représentait-il une bonne solution de rechange au champ extérieur? Pourquoi payer aussi cher pour un arrêt-court comme Stephen Drew?

Le partant John Lackey rebondirait-il après avoir subi une opération de type «Tommy John» au coude droit? Comment le Canadien Ryan Dempster finirait-il par se débrouiller contre les frappeurs de la Ligue américaine?

Beaucoup de questions, et les réponses sont venues.

Brasser les cartes

Cherington jouait gros avec la suite d'un remaniement majeur de personnel amorcé en août 2012, quand les Red Sox ont sacrifié Adrian Gonzalez, Carl Crawford et Josh Beckett - et économisé quelque 250 millions - dans une super-transaction avec les Dodgers de Los Angeles.

Avec Napoli, Victorino, Drew, Dempster, Gomes et Uehara jumelés aux visages familiers d'Ortiz, Pedroia, Ellsbury et Lester, les Red Sox formaient dorénavant un groupe fort disparate qui devait faire oublier les moments gênants de l'année précédente. Mission: pas facile.

Mais vous savez quoi? Ça a fonctionné.

Alors que les prévisions printanières reléguaient l'équipe de Boston derrière ses rivales de Tampa Bay, New York, Baltimore et Toronto, tout le contraire s'est produit, comme par magie.

Menés par le nouveau gérant John Farrell, ancien instructeur des lanceurs de l'équipe, les Red Sox ont accaparé la première place dans la division Est de la Ligue américaine pendant la quasi-totalité du calendrier sans connaître la moindre période creuse.

Les joueurs des Red Sox affichaient cette année un esprit de corps et une désinvolture qui rappelaient l'attitude adoptée par ceux qu'on surnommait les «idiots» en 2004 - Damon, Millar, Ramirez, Pedro, Schilling, Varitek et compagnie.

Les Bostoniens ont prouvé que l'expérience des grandes occasions et une bonne dose de caractère peuvent déjouer les prévisions et faire des miracles. On soupçonne d'ailleurs Cherington d'avoir appliqué exactement cette recette avec de grandes ambitions...

Comme leurs homologues ébouriffés en 2004, les barbus de 2013 ont finalement gagné la Série mondiale. Contre toute attente.