Jackie Robinson, monté des Royaux de Montréal aux Dodgers de Brooklyn en 1946, est considéré comme celui qui a brisé la «barrière raciale» du baseball majeur. Vingt ans auparavant, toutefois, des sportifs d'une autre communauté avaient eux aussi fait tomber une «barrière» qui, même si elle n'était pas édifiée sur la couleur de la peau, n'en était pas moins dure à franchir.

Dans les années 20, les Juifs avaient déjà commencé à faire leur place à Hollywood et dans le showbiz mais pour les garçons du ghetto, le baseball restait la meilleure façon d'afficher leur américanité. Le documentaire Jews and Baseball - An American Love Story, à l'affiche depuis vendredi au Cineplex Odeon du mail Cavendish, raconte l'histoire de la relation des Juifs avec le «passe-temps national» des Américains, relation qui ne pouvait commencer ailleurs qu'à New York, dans le bastion même du melting pot.

Grâce à Babe Ruth, le Yankee Stadium ne désemplissait pas mais les Giants, eux, se cherchaient un frappeur juif qui pourrait attirer les foules. Ils en trouvèrent un dont le nom ne laissait pas de doute sur ses origines: Moses Solomon qui frappa pour ,375 à sa première saison.

La «transformation» de la relation entre les Juifs et le baseball se produisit au milieu des années 30 quand Hank Greenberg, un géant du Bronx de 6'4, devint la première superstar juive du sport en amenant les Tigers de Detroit à la Série mondiale en 1934 et 1935, alors qu'il avait été choisi le meilleur joueur. Avant de frapper 58 circuits en 1938, juste deux de moins que le record du Babe adoré. Il en a entendu de toutes sortes, Greenberg...

Puis vinrent d'autres favoris des rabbins, les Berg, Rotblatt et Al Rosen des Indians de Cleveland, choisi meilleur joueur du baseball majeur en 1948. Aucun, toutefois, n'eut l'impact de Sandy Koufax, le lanceur gaucher des Dodgers de Brooklyn qui déménagèrent à Los Angeles en 1958. Avec deux matches sans coup sûr déjà à sa fiche, Koufax remporta deux des quatre victoires des Dodgers qui balayèrent les Yankees dans la Série mondiale de 1963. Dans un de ces matches, il retira 15 Yankees sur des prises.

En 1965, après avoir lancé un match parfait en septembre, Koufax fit aussi la manchette quand il décida de ne pas lancer le premier match de la Série mondiale qui tombait le jour de la fête juive du Yom Kippour.

Qui est le meilleur lanceur du baseball, demandera-t-on au vénérable Casey Stengel? «The Jewish kid»...

Et devinez qui a composé Take Me Out to the Ballgame...

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