Benoît Huot a beau avoir 32 ans et une carrière jalonnée de nombreux succès sur la scène internationale, il affiche toujours la même passion pour son sport. Et c'est avec son entrain habituel qu'il aborde les sélections canadiennes pour les Jeux paralympiques qui auront lieu à Toronto la semaine prochaine.

Le multiple champion paralympique vise une qualification pour participer à ses cinquièmes Jeux paralympiques l'été prochain à Rio de Janeiro, au Brésil. Et il entend savourer encore chaque instant d'ici la fin de sa carrière.

«Au fil des quatre dernières années, j'ai réalisé que j'adore toujours ce que je fais. C'est un privilège d'être un athlète. Je suis passionné par mon sport. Et j'ai le sentiment que je peux encore apporter quelque chose et m'améliorer.»

Il reconnaît néanmoins qu'il s'est questionné après les Jeux de Londres, en 2010. Il avait besoin de trouver de nouvelles sources de motivation pour continuer à se dépasser au quotidien pendant un autre cycle de quatre ans jusqu'à Rio. Heureusement, deux événements majeurs étaient prévus en sol canadien dans l'intervalle.

«En 2013, les championnats du monde de paranatation se sont tenus au Parc Jean-Drapeau à Montréal. Je n'avais jamais eu l'occasion de participer à une compétition de cette envergure à la maison, devant parents et amis. Et puis, l'été dernier, il y avait les Jeux parapanaméricains à Toronto. Ces deux rendez-vous m'ont aidé à rester engagé.»

Bien entendu, la vie d'un athlète d'élite n'est pas fait que de hauts. Il y a aussi à l'occasion des bas. Huot n'y a pas échappé. Il a connu une période de découragement lorsqu'il a été obligé de déménager à Toronto dans les mois qui ont précédé les Jeux parapanaméricains pour poursuivre sa préparation.

«Je suis allé là-bas pour m'entraîner parce que la piscine du Stade olympique était fermée pour les rénovations. J'ai trouvé ça difficile. Malgré le fait que j'étais super bien encadré, j'étais loin de la maison et des miens pour une longue période - de septembre 2014 à mai 2015. En fin de carrière, ça n'a pas été facile de vivre loin de ma conjointe. J'ai eu un petit "down". Mais j'étais toujours amoureux de mon sport et j'avais envie de continuer.»

À compter de mardi, Huot tentera de se qualifier dans trois épreuves individuelles pour les Jeux de Rio - les 400 mètres libre, 200 mètres quatre nages et 100 mètres dos. Et il concentrera surtout ses efforts sur les deux premières.

«En paranatation, il s'agit de deux épreuves de demi-fond. À cause de ma physiologie, j'ai plus de facilité à nager les 200 et 400 mètres. Les sprints, c'est moins ma tasse de thé.»

En vétéran qu'il est, il réalise aussi que le niveau est plus relevé que jamais et qu'il ne sert à rien de gaspiller ses énergies en s'éparpillant dans plusieurs épreuves.

«Les sports paralympiques évoluent et les médailles sont encore plus difficiles à aller chercher», a prévenu celui qui en compte déjà 19 en quatre présences aux Paralympiques.

S'il parvient à se qualifier pour les Jeux de Rio, il promet de ne pas refaire la même erreur qu'à Pékin en 2008 quand il s'était mis beaucoup de pression sur les épaules en se fixant des objectifs de résultats et de médailles.

«J'ai une approche un peu plus sensée aujourd'hui. Je me concentre sur ma propre performance au lieu de penser à une couleur ou à une quantité de médailles. J'ai appris avec l'expérience à garder ma concentration sur moi et mes chronos.»

C'est d'ailleurs son principal objectif.

«J'ai bien fait sur les trois distances à Londres en 2012 - une médaille d'or, une d'argent et une de bronze - mais je ne suis pas parvenu à améliorer mes chronos depuis. Je m'en suis approché. Mon objectif, en toute simplicité, est donc d'améliorer mes chronos en espérant que la médaille va suivre.»

Les Jeux paralympiques de Rio auront lieu du 7 au 18 septembre.