Pardonnez le cliché, mais le malheur de Cynthia Phaneuf a fait le bonheur d'Amélie Lacoste, samedi soir. Avant même de connaître le résultat final, la patineuse de Delson s'était accordé une note de «9 sur 10» pour ses deux sorties à Kingston. Elle croyait pouvoir se classer cinquième, au mieux quatrième.

Or, la déconfiture de Phaneuf, dernière à s'exécuter, a finalement propulsé Lacoste sur la troisième marche du podium. Comment a-t-elle réagi? «Mon Dieu, je n'en revenais pas, je capotais, je sautais partout! a-t-elle répondu après la cérémonie des médailles. C'est vraiment le fun, ce sentiment-là.»

Surtout quand il est vécu une toute première fois. Lacoste n'était jamais montée sur le podium dans une compétition internationale, même chez les juniors. «Mon but en venant ici était le top cinq, a-t-elle rappelé. Une médaille, c'est un bonus, une belle surprise.»

Lacoste rebondit après une dernière saison difficile. L'élève des entraîneuses Nathalie Martin et Danièle Robillard a glissé du troisième au cinquième rang sur la scène nationale. Excellente sauteuse, cette patineuse au style athlétique a amélioré la finesse de sa présentation en s'associant avec l'ex-champion mondial Jeffrey Buttle, qui a chorégraphié son programme libre.

À son premier essai, l'athlète de 21 ans se retrouve sur le même podium que l'Américaine Alissa Czisny et la championne russe Ksenia Makarova. «C'est sûr que ça augmente ma confiance, a dit Lacoste. Là, je réalise que je peux vraiment me placer parmi les meilleures au monde.»

Chan, un chouchou?

Du côté masculin, Patrick Chan a réussi le quadruple saut tant attendu au programme libre, samedi après-midi, en route vers l'or devant le Japonais Nobunari Oda et l'Américain Adam Rippon. Une victoire peu glorieuse étant donné que l'Ontarien de 19 ans est tombé rien de moins que quatre fois durant les deux programmes. À se demander s'il ne bénéficie pas d'un parti pris de la part des juges.

Chan a lui-même spontanément admis qu'il avait entendu cette rumeur favorable. «J'ai entendu des rumeurs après le programme court - même si c'était un mauvais court - qu'ils voulaient tellement que je fasse bien, a raconté le vice-champion mondial. C'est bien de le savoir. Ça montre que je suis au niveau supérieur et qu'ils veulent que je sois là-haut.»

Il a ajouté que son entraîneuse Lori Nichol chantait ses louanges auprès des juges et qu'il voulait donc se montrer à la hauteur. Comme quoi les relations parfois incestueuses entre juges et entraîneurs n'ont pas disparu après le scandale des Jeux olympiques de Salt Lake City. Il faudrait demander ce qu'il en pense à David Pelletier.