La Corée du Nord a envoyé au Sud sa liste des participants aux premiers entretiens entre les deux États rivaux en plus de deux ans, a annoncé Séoul dimanche.

Ces discussions sont prévues mardi et devraient porter sur la participation de Pyongyang aux Jeux olympiques d'hiver qui s'ouvrent le mois prochain en Corée du Sud.

La rencontre entre le Nord et le Sud, la première du genre depuis décembre 2015, aura lieu à Panmunjom,  village frontalier où fut signé le cessez-le-feu de la guerre de Corée (1950-53).

La délégation nord-coréenne sera dirigée par Ri Son-Gwon, chef du département nord-coréen chargé des affaires intercoréennes, a précisé le ministère sud-coréen de l'Unification.

M. Ri sera accompagné de quatre responsables, dont ceux qui s'occupent des questions sportives, a ajouté le ministère.

Cette reprise de dialogue survient après deux années de dégradation du climat sur la péninsule, au cours desquelles la Corée du Nord a mené trois nouveaux essais nucléaires et multiplié les tirs de missiles.

Elle affirme aujourd'hui avoir atteint son objectif militaire : être en mesure de menacer du feu nucléaire l'ensemble du territoire continental américain.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un l'a réaffirmé lundi lors de son adresse à la Nation du Nouvel An, en avertissant qu'il avait en permanence à sa portée le «bouton» atomique.

Mais il a aussi profité de ce discours pour, fait rarissime, tendre la main au Sud, et évoquer une participation d'athlètes nord-coréens aux JO.

Séoul a répondu en proposant la tenue le 9 janvier de discussions de haut niveau à Panmunjom tandis que Corée du Sud et États-Unis ont décidé de reporter leurs exercices militaires annuels, lesquels ne manquent jamais d'irriter Pyongyang, à l'après-JO.

Le premier ministre Japonais Shinzo Abe a salué la tenue de la réunion tout en soulignant que se rencontrer pour la beauté du geste serait une perte de temps.

«Les Jeux olympiques sont une célébration de la paix. Je veux reconnaître ce changement», a dit M. Abe dans un entretien préenregistré diffusé dimanche par la télévision japonaise NHK.

Mais, a-t-il déclaré, il faut «maximiser les pressions» sur le régime nord-coréen pour le contraindre à changer de politique. «Parler pour parler ne sert à rien», a poursuivi M. Abe, relevant que le Nord avait violé par le passé des accords destinés à mettre un coup d'arrêt à ses programmes nucléaire et balistique.

«Concernant les pourparlers Nord/Sud, je souhaite une coordination rapprochée entre le Japon et la Corée du Sud de même qu'entre le Japon, la Corée du Sud et les États-Unis», a-t-il ajouté.