Après les stades de la Coupe du monde de football, les Jeux olympiques de Rio: un nouveau front d'inquiétudes s'ouvre pour le Brésil dans l'organisation de grands événements avec déjà une accumulation de tracas à deux ans de l'échéance olympique.

Plusieurs fédérations sportives internationales, préoccupées par les retards dans les travaux pour le rendez-vous olympique de 2016, réclament un «plan B» qui transfère certaines compétitions - par exemple des matches de basket - dans d'autres villes, comme Sao Paulo.

À l'image de la course contre-la-montre engagée pour quatre stades du Mondial (12 juin-13 juillet) - Sao Paulo, Porto Alegre, Cuiaba et Curitiba - qui provoque l'anxiété de la FIFA à laquelle répond l'optimisme des autorités brésiliennes, les organisateurs des JO-2016 minimisent.

Mais les travaux pour les Jeux connaissent «la situation la plus critique depuis 20 ans, au moins», a regretté Francesco Ricci Bitti, le président des fédérations internationales des sports d'été, lors d'une réunion à Belek, en Turquie.

«Nous croyons que Rio peut et va organiser d'excellents Jeux si les actions nécessaires sont décidées maintenant», a estimé le président du CIO, Thomas Bach, après un comité exécutif à Belek.

Au lieu d'adresser un carton jaune et d'augmenter la pression sur Rio-2016, Bach a dit que le CIO préférait engager des «actions positives» pour essayer d'accélérer le rythme des travaux en s'appuyant sur une plus grande coopération. Une manière de reprendre la main.

Voile sur eaux polluées? 

Les travaux dans le Parc olympique de Deodoro, dédié à des disciplines comme les sports hippiques, le tir et le hockey sur gazon, ne débuteront qu'en septembre alors que le coup d'envoi devait initialement se donner en 2013.

Une grève d'ouvriers a paralysé les travaux du Parc olympique de Barra, où doivent être installés le vélodrome et la salle de handball. Le stade Engenhao, prévu pour l'athlétisme, est fermé depuis un an après des problèmes dans sa toiture, dont la réfection connaît des retards de plusieurs mois.

«C'est un exercice, un devoir supercomplexe. Mais il n'y a rien de dramatique, a estimé mercredi le maire de Rio, Eduardo Paes. (...) Nous allons faire les meilleurs Jeux olympiques de l'histoire.

Autre problème: les eaux nauséabondes de la baie de Guanabara, une des plus belles du monde, où des milliers de litres d'eaux usées se déversent chaque jour sans aucun traitement. C'est là que doivent se disputer les compétitions de voile.

Les navigateurs en lice ne courront pas de «risques pour la santé», a garanti jeudi le secrétaire à l'Environnement de l'État de Rio, Carlos Portinho. L'objectif des autorités est de dépolluer la baie à 80 %, mais là encore, les travaux sont en retard.

Pour les épreuves de voile, «il n'existe que le plan A, le plan A et le plan A», a insisté M. Portinho.

«Nous avançons chaque jour»

«Nous avançons chaque jour. Nous n'avons absolument aucun doute sur le fait que Rio fera de grands Jeux», s'est défendu le comité d'organisation des JO-2016 en réaction aux critiques des fédérations internationales.

Pour accélérer les travaux, Thomas Bach a annoncé la création de trois groupes de travail: pour la construction, la préparation et l'engagement de la population de la région de Rio en faveur des Jeux.

Le CIO recrutera aussi un chef de projet chargé de «suivre au quotidien les progrès réalisés dans les différents sites et infrastructures».

«Nous sollicitons de la part de nos partenaires au Brésil la création d'une entité décisionnaire de haut niveau, dans laquelle le comité organisateur et les différentes instances du gouvernement seront représentés et où le CIO jouera un rôle important, coordonnant mieux les efforts des parties», a lancé M. Bach.

Jeudi soir, Rio-2016 s'est félicité de cette initiative «d'intensifier les réunions» et de la création de «nouveaux groupes de travail». «Nous savons que nous n'avons pas de temps à perdre et la majorité des engagements prévus jusqu'à présent a été réalisée», a aussi souligné le comité d'organisation.