Sebastian Coe, deux fois médaillé d'or du 1500 m aux Jeux olympiques de Moscou et de Los Angeles (1980 et 84), n'a pas pour habitude d'être en retard: à un an du démarrage des Jeux de Londres, le chantier est «légèrement en avance sur le calendrier», assure-t-il dans un entretien à l'AFP.

Mercredi marque le début du compte à rebours avant l'ouverture officielle des jeux, le 27 juillet 2012.

De la fenêtre de son bureau, dans les immeubles de verre ultra-modernes de Canary Wharf, Sebastian Coe peut constater sur le terrain les progrès depuis que la candidature de Londres l'a emporté en 2005, après l'élimination de Paris, en grande partie grâce à son charisme.

«Il y a encore beaucoup de travail à faire, mais oui, nous sommes légèrement en avance sur le calendrier et en bonne voie», assure-t-il.

Un immense chantier de dépollution puis de construction est en cours depuis six ans dans une friche industrielle d'un quartier défavorisé de l'est de Londres.

Le parc olympique doit héberger la plupart des installations dont le stade, la piscine olympique et le vélodrome aux lignes ultra-modernes, mais aussi le village olympique, dont les logements seront reconvertis en habitations, et le centre de presse. Le tout dans un parc paysager qui commence à sortir de terre.

L'année la plus difficile

La partie construction est achevée à 90%. «Ce qui dépend de nous est sous contrôle, mais il y a clairement encore beaucoup de travail à terminer», souligne le président du comité organisateur. «Nous entrons probablement dans l'année la plus difficile du projet», reconnaît l'ancien athlète de 54 ans. «Pour le stade olympique, par exemple, il faut encore installer toute la technologie. Nous devons poser les pistes.»

Le défi principal est de s'équiper pour tenir 26 compétitions sportives différentes simultanément sur deux semaines.

«Le Comité international olympique nous a donné 7 ans pour remplir le défi et convertir la cité olympique pour les jeux paralympiques en dix jours», rappelle-t-il.

«Lord» Coe (il est devenu pair en 2000 avec le titre de «baron Coe») commence ses journées de travail à 7h30, jusque tard le soir. «Ce sont de longues journées, mais extraordinairement variées», commente-t-il.

Le comité a réussi à s'assurer un financement de 2 milliards de livres (3,08 milliards $), et à signer avec ses principaux sponsors avant la crise financière de 2008.

Critiques sur l'attribution des billets

In fine, les préparatifs pour les jeux se sont déroulés «dans l'environnement économique le plus difficile qui soit», remarque-t-il.

«Il faut probablement remonter à 1970 et aux Jeux de Montréal pour trouver une situation économique comparable».

Restent les nombreuses critiques sur le système d'attribution des billets, jugé à la fois inefficace et injuste. Quelque 1,9 million de personnes ont demandé 20 millions de billets, soit plus de trois fois le nombre disponible (6,6 millions) lors de la première mise en vente en avril.

«Je ne mets pas en doute une minute la frustration de ceux qui n'ont pas eu de billets», compatit Sebastian Coe.

«Mais il n'y a probablement pas de système parfait», dit-il. «Je persiste à penser que le tirage au sort est le système le plus juste pour faire face, compte tenu de la demande».

Le président du comité réfute toute inquiétude après la démission, à un an des Jeux, du numéro un de Scotland Yard et du chef de l'antiterrorisme, victimes du scandale des écoutes téléphoniques au tabloïd News of the World.

«Cela n'aura aucune conséquence», assure-t-il. «Les préparatifs de sécurité sont au point et le resteront».