Vincenzo Nibali, à une étape de devenir le premier italien depuis Marco Giovannetti en 1990 à remporter la Vuelta, a fait jeu égal en altitude samedi avec Ezequiel Mosquera, qui a pourtant tout tenté pour lui ravir le maillot rouge de leader.

Sauf cataclysme dimanche lors de la 21e et dernière étape, Vincenzo Nibali, 3e du Giro cette année, remportera à Madrid son premier grand tour.

Deuxième de la 20e étape à une seconde de Mosquera (Xacobeo), Nibali (Liquigas) possède 41 secondes d'avance sur l'Espagnol au classement général.

«C'est une victoire importante qui me fera entrer dans la catégorie des grands coureurs, mon rêve depuis tout jeune», a déclaré un Nibali aux anges, qui a résisté tout seul à l'ultime attaque de Mosquera.

«C'est quelque chose de très important, après tant d'années, de ramener un maillot rouge en Italie, d'autant que les Espagnols ont été très forts, du début à la fin», a ajouté Nibali, qui avait récupéré le maillot rouge après l'abandon d'Igor Anton (14e étape) et a ensuite dû livrer une bataille féroce contre Joaquin Rodriguez puis Ezequiel Mosquera.

«Nibali était très fort»

En programmant cette grande étape de montagne la veille de l'arrivée dans le centre de la capitale espagnole, les organisateurs de la 65e Vuelta avaient voulu préserver le suspense jusqu'au bout.

Ils n'ont pas dû être déçus samedi: l'ascension vers la Bola del Mundo (à 2.250 m) a été captivante avec une formidable bagarre entre Nibali, 25 ans, et Mosquera, de neuf ans son aîné.

L'Espagnol, 2e au classement général à 50 secondes de Nibali avant cette étape, a, comme promis, attaqué dans la dernière ascension de la journée, vers la Bola del Mundo.

Meilleur grimpeur que l'Italien, il a lancé son attaque à environ 4 km de l'arrivée mais n'a pu porter son avance sur Nibali qu'au maximum à 19 secondes. L'Italien, qui semblait imperturbable sur son vélo malgré la foule, la brume et la route étroite, a fini par revenir sur Mosquera dans les derniers mètres.

Le coureur espagnol, grâce à un dernier coup de rein, a néanmoins réussi à sauver la victoire d'étape, son premier succès sur la Vuelta.

«Enfin j'ai gagné», soufflait Mosquera avec des larmes dans les yeux.

«J'ai attaqué pour gagner la Vuelta, pas l'étape», a poursuivi l'Espagnol, qui visait le podium au début de l'épreuve. «Mais Nibali était très fort, il a très bien géré la situation. Au moins j'ai gagné l'étape. Je ne sais pas s'il m'a laissé gagner (l'étape). Si c'est le cas, je le remercie. Je suis fier de terminer derrière un grand champion comme Vincenzo Nibali».