Les officiels canadiens ont dit à certains athlètes de retarder leurs plans de voyage pour se rendre aux Jeux du Commonwealth, en Inde.

Cela survient au lendemain d'une journée où plusieurs pays, dont le Canada, se sont plaints des conditions pitoyables au village des athlètes.

L'équipe canadienne de hockey sur gazon et deux tireurs devaient quitter pour New Delhi jeudi, mais ils resteront au pays pour au moins deux jours encore. Les Jeux doivent commencer le 3 octobre.

«Essentiellement, les unités d'hébergement au village des athlètes ne sont pas prêtes, a déclaré Scott Stevenson, directeur du sport de Jeux du Commonwealth Canada (JCC). Nous travaillons extrêmement fort avec les autorités locales afin de terminer le travail de finition et de nettoyage, mais nous avons besoin de plus de temps. De plus, nous n'avons pas encore reçu l'autorisation officielle d'ouverture du village du comité organisateur et de la Fédération des Jeux du Commonwealth.»

Environ une douzaine de membres de l'équipe de mission du Canada - des professionnels de la santé, des experts en opérations et du personnel de communication - qui devaient quitter mercredi ont vu leurs départs repoussés d'au moins 48 heures, eux aussi.

«La décision de repousser les départs fait partie de notre plan d'urgence, a ajouté Stevenson. Nous demeurons modérément optimistes de pouvoir accueillir les athlètes et les entraîneurs au cours de 72 prochaines heures, si le travail au Village se poursuit au rythme actuel.»

Mardi, des officiels canadiens ont dit que certaines des résidences du village des athlètes étaient déficientes au niveau de la plomberie, de l'éclairage et de l'électricité, et qu'elles avaient vraiment besoin d'un sérieux nettoyage.

L'Écosse a aussi choisi de retarder le départ de représentants en direction de l'Inde.

Le président de la fédération des Jeux du Commonwealth, Mike Fennell, a quitté sans tarder pour New Delhi, demandant une rencontre d'urgence avec le premier ministre Manmohan Singh au sujet des préparations, qui soulèvent bien des inquiétudes.

L'état déplorable du village des athlètes s'ajoute aux fausses notes d'un événement terni par la corruption, les retards de construction, la récente apparition d'un virus de la dengue et des craintes liées à la sécurité.

Mardi, un pont réservé aux piétons s'est effondré et a blessé 27 travailleurs de la construction, dont cinq sérieusement. Mercredi, une partie d'un faux toit dans la bâtisse de l'haltérophilie s'est écroulée.

Pour ajouter aux craintes, deux touristes ont été blessés dimanche dans une fusillade près de la mosquée Jama Masjid, populaire auprès des touristes à New Delhi.

Le Dr Andrew Pipe, président de JCC, a réitéré que l'organisation privilégie d'abord et avant tout la santé et la sécurité de tous les membres d'Équipe Canada.

«Nous travaillons de manière prudente, continue et assidue avec une vaste gamme d'agences, d'organismes, d'organismes gouvernementaux et de professionnels de la sécurité afin de se tenir au courant de tous les aspects liés à l'organisation des Jeux et de l'environnement qui affectent le bien-être de nos membres, a-t-il noté. Nous ferons tout en notre possible afin que tous soient bien informés et rassurés. »

Deux champions mondiaux, le lanceur de disque australien Dani Samuels et e triple sauteur anglais Phillips Idowu, ont annoncé mardi qu'ils se retiraient des Jeux, inquiets pour leur sécurité. Sur Twitter, Idowu a relaté qu'il a des enfants, et «ma sécurité est plus importante pour eux qu'une médaille.»

Le lanceur de poids canadien Dylan Armstrong, un des favoris pour remporter l'or aux Jeux, a dit qu'il ne serait pas surpris si ces retraits causaient un effet domino de choix identiques chez d'autres athlètes.

New Delhi a battu Hamilton pour l'organisation des Jeux, qui doivent réunir 7000 athlètes de 71 pays. L'événement vise à mettre en lumière une Inde émergente.