Priscilla Lopes-Schliep a gagné des médailles aux Jeux olympiques et aux Championnats mondiaux et elle a vu son nom au sommet de l'échelle mondiale.

Mais ce dont elle va s'ennuyer le plus est le moment avant le coup de pistolet, quand la foule devient silencieuse.

«Quand je regarde la piste et que je sais que je suis prête, a-t-elle raconté. Tout le monde pense que j'avais un comportement agressif, mais c'était plutôt mon intensité. C'est un moment spécial. Et quand vous entendez le coup de départ et que vous commencez à courir, vous n'entendez plus rien. Vous êtes tellement concentrés, chaque haie arrive tellement vite. C'est une sensation spéciale.»

La spécialiste du 100 mètres haies originaire de Whitby, en Ontario, a annoncé jeudi qu'elle prenait sa retraite du sport.

Lopes-Schliep aura connu la gloire olympique en gagnant le bronze aux Jeux de Pékin en 2008 - la seule médaille canadienne en athlétisme à ces jeux. Elle a aussi remporté l'argent aux Championnats mondiaux d'athlétisme en 2009. Elle a connu sa meilleure saison en 2010, quand elle a été invaincue en 12 courses, héritant du premier rang mondial et terminant son été en remportant la couronne de la prestigieuse Ligue de diamant.

Âgée de 33 ans, Lopes-Schliep avait annoncé l'automne dernier qu'elle faisait la transition vers le bobsleigh, comme freineur pour la double championne olympique Kaillie Humphries.

Elle s'est rendue à Calgary à quelques reprises au cours de l'hiver pour s'entraîner avec Humphries, mais elle a décidé d'abandonner l'aventure en partie en raison du manque d'installations d'entraînement de qualité près de son domicile au Nebraska.

«J'ai dit à Kaillie que j'avais l'impression de m'entraîner seulement à 85 ou 90 pour cent ici, a raconté Lopes-Schliep en entrevue téléphonique mercredi, avant son annonce de jeudi, à Edmonton. Si vous vous entraînez pour les Olympiques, vous devez vous entraîner à 100 pour cent. Je voulais être honnête avec elle, je ne voulais pas la tirer vers l'arrière.»

Lopes-Schliep n'avait pas participé à une épreuve de 100 mètres haies depuis les essais olympiques canadiens de 2012, quand elle avait tenté un retour à la compétition après avoir accouché de son premier enfant - une fille nommée Nataliya qui est maintenant âgée de quatre ans. Elle avait alors touché la septième haie et s'était contentée du cinquième rang, ce qui l'avait exclue de la délégation canadienne pour les Jeux de Londres.

Malgré cette fin en queue de poisson, Lopes-Schliep, qui est aussi mère d'une deuxième fille nommée Jaslene qui est âgée de deux ans, soutient quitter la compétition avec aucun regret.

«Je suis très fière de ma carrière, d'avoir couru avec le drapeau sur mon dos, d'avoir vécu mon rêve, d'avoir atteint presque tous mes objectifs», a-t-elle dit.

Lopes-Schliep, qui a annoncé sa retraite à Edmonton, la veille d'une compétition d'athlétisme, travaille maintenant comme entraîneur. Elle a vu quatre de ses athlètes se qualifier pour les championnats des écoles secondaires du Nebraska, ce dont elle est fière. Elle offre aussi son temps comme conférencière spécialiste de la motivation. Mais ce qu'elle préfère, c'est passer du temps à la maison avec ses filles.